Un texte de loi autorisant le recours aux néonicotinoïdes était examiné le 5 octobre à l’Assemblée nationale. Le gouvernement souhaite réautoriser les producteurs de betteraves à utiliser préventivement ce pesticide contre un puceron responsable de la jaunisse de la betterave. Le gouvernement est à la solde des lobbies. Macron avait promis l’interdiction du glyphosate en novembre 2020. À la place, il prolonge l’utilisation d’un autre type de pesticide !
Les néonicotinoïdes tuent les abeilles, la biodiversité et les agriculteurs. Réautoriser les néonicotinoïdes, c’est un pansement sur une jambe de bois. Ce projet de loi est un grave recul. Il est déconnecté de l’urgence écologique (érosion de la biodiversité) et économique (modèle agro-industriel à bout de souffle qui broie les paysans et empoisonne le vivant).
31 organisations (environnementales, de consommateurs, la Confédération paysanne, les apiculteurs, etc.) sont contre. L’opposition populaire est également massive.
7 Français sur 10 se disent opposés à cette dérogation d’après un récent sondage. Il y a urgence à se mobiliser.
Le groupe insoumis à l’Assemblée nationale a voté contre cette aberration environnementale et économique. Le texte de loi a été adopté le mardi 6 octobre à 313 voix pour et 150 contres. Pour savoir si votre député a voté pour l’utilisation des néonicotinoïdes et l’interpeller suivez notre fiche pratique en cliquant ci-dessous.
Les néonicotinoïdes participent d’un système agro-industriel qui met à mal nos agriculteurs
- Les difficultés économiques de la filière sont réelles. Mais elles sont surtout dues à l’agro-industrie et sa logique de surproduction à l’aide de pesticides ;
- La libéralisation par la fin des quotas sucriers en 2017 et la course à la surproduction ont fait plus de mal aux agriculteurs que la jaunisse de la betterave.. Que fait le gouvernement pour protéger les agriculteurs ? RIEN ;
- Les agriculteurs français souffrent de ce modèle industriel : 1 sur 3 vit avec moins de 350€ par mois. Un agriculteur se suicide tous les 2 jours ;
- 1 agriculteur sur 5 a des problèmes de santé liés aux pesticides.
Les néonicotinoïdes tuent le vivant, défendons la biodiversité
- Une tonne de néonicotinoïdes peut tuer 150 000 milliards d’abeilles, et le gouvernement veut en autoriser 100 tonnes sur 400 000 hectares ;
- Les néonicotinoïdes sont 7 297 fois plus toxiques que le DDT, interdit en France depuis presque 50 ans ;
- L’appauvrissement du vivant par surproduction à grand renfort de pesticides crée un terreau favorable aux maladies et ravageurs ;
- 80% des insectes européens ont disparu en 30 ans, en grande partie à cause des pesticides.
Que faudrait-il faire ? Tout l’inverse du gouvernement !
On ne répond pas à un problème économique par une solution chimique.
À court terme, débloquons des fonds d’urgence conditionnés à une démarche de transition pour les agriculteurs impactés par la jaunisse de la betterave.
À long terme, planifions la bifurcation de toute la filière et de l’ensemble du monde agricole pour un modèle qui permet aux agriculteurs de vivre dignement et préserve le vivant. Les solutions sont connues : alternatives aux pesticides à développer, protectionnisme solidaire (relocalisation, prix planchers pour les agriculteurs).
- En 2018, lors du projet de loi « Egalim », Loïc Prud’homme faisait un discours magistral de défense d’une agriculture écologique et paysanne
- En mai et en septembre 2018, la majorité LREM s’arrange pour mettre le sujet du glyphosate sous le tapis. Deux votes ont lieu dans la nuit. « Glyphosate : le choix politique est simple ; lobbies ou intérêt général ? »
- Le 21 février 2019, la France insoumise déposait une proposition de loi pour que Macron respecte sa promesse d’interdire le glyphosate. 89% des français y sont favorables. Elle a été refusée par la majorité
- Le 15 septembre 2020, Mathilde Panot interpelle la ministre girouette B. Pompili
- Le 23 septembre 2020, en commission développement durable, Mathilde Panot s’insurge contre le projet de loi
- Les députés du groupe insoumis à l’Assemblée nationale étaient présents au rassemblement aux Invalides à l’appel de plusieurs organisations
- Tribune collective parue dans Le Monde le 23 septembre 2020