Nous publions ici une synthèse du travail de la convention autour des besoins de formation au sein de la France insoumise. A partir de ce document et de toutes les réflexions collectives du processus de la convention, les différents pôles de l’équipe du programme et de l’équipe opérationnelle vont proposer dans les prochaines semaines un espace sur la plate-forme dédié à la formation des insoumis.es et des groupes d’actions.
Le temps des cogitations a permis aux insoumis-es d’exprimer leurs besoins de formation. Les propositions concernent autant le contenu des formations que leur forme et traduisent une très forte envie de renforcer son savoir-faire et son expérience pour agir plus efficacement. Les différents besoins de formation correspondent à la diversité des profils militants et des formes d’action envisagées par les insoumis-es.
Des formations pour le militantisme quotidien
Une première catégorie de besoins de formation concernent les actions militantes les plus courantes et les outils mis à disposition par le mouvement.
Il s’agit de formations sur le militantisme (prise de parole en public, porte-à-porte, animation de réunions, rédaction de tract, service d’ordre…), les relations extérieurs (gestion des médias, lien avec les associations et syndicats…), les aspects juridiques et administratifs (comptabilité, statut d’association…) et le numérique (réseaux sociaux, emailing, site web, vidéo…).
A noter qu’un nombre non négligeable de synthèse fait apparaître une forte demande d’outils permettant de faciliter l’utilisation de la plate-forme numérique du mouvement.
Enfin, des formations sur le contenu de l’AEC et des livrets thématiques sont également pointées comme nécessaires pour permettre une meilleure appropriation du programme et donc une plus grande efficacité dans l’action.
Des formations au service des objectifs du mouvement
Les comptes-rendus des cogitations fait également ressortir des demandes de formation en lien avec l’actualité du mouvement. Il s’agit notamment de se former sur les trois campagnes lancées à l’occasion de la convention de Clermont-Ferrand mais aussi sur les projets de loi en débat au parlement pour pouvoir relayer sur le terrain les batailles menées par les député-e-s insoumis-es.
Enfin, certains insoumis demandent des formations techniques et politiques sur les collectivités territoriales en vue des prochaines échéances électorales afin de maitriser les enjeux et de construire des projets politiques et des campagnes électorales à l’échelle locale.
Diversifier les actions militantes
A travers les demandes de formations, les insoumis-es expriment clairement leur volonté de diversifier les formes d’action du mouvement et de sortir du « militantisme traditionnel » pour reprendre une expression citée dans plusieurs comptes-rendus.
Sont ainsi évoquées : des formations sur les questions juridiques et les droits sociaux pour contribuer ou compléter les caravanes des droits déjà mises en place ; des formations à la « méthode Alinsky » pour compléter l’initiation qui a été faite à l’occasion de la Convention ; des formations à des outils d’éducation populaire, comme par exemple les ateliers des lois ou les conférences gesticulées, vu comme autant de moyens d’élargir l’audience de notre militantisme.
Adapter les formations aux différentes formes d’engagement
A travers plusieurs propositions, les insoumis-es mettent en avant la nécessité d’adapter les formations aux niveaux d’engagements des militant-e-s. Parmi les propositions, des formations par niveau et des parcours de formation à destination des insoumis-es qui viennent de rejoindre le mouvement ont été évoqué. Les méthodes d’éducation populaire sont également proposées, non pas seulement pour se tourner vers l’extérieur mais aussi pour se former efficacement nous-même.
Développer les outils de formation
Les comptes-rendus des cogitations évoquent plusieurs outils qui pourraient être créés ou renforcés par le mouvement. Des insoumis-es ont évoqués des vidéos de formation thématique, des stages de formations de plusieurs jours organisés au niveau régional ou national (à l’image des amphis d’été, dont l’impact positif sur la cohésion du mouvement a été plusieurs fois souligné), la multiplication des orateurs nationaux disponibles pour intervenir dans les Groupes d’Action, la création de MOOC (formation disponibles en ligne)…
Dans l’objectif d’ouvrir notre mouvement, des insoumis-es proposent qu’une part importante des intervenant-e-s des formations soient issus des luttes et plus généralement de la société civile. Il a également été proposé la création d’un « institut » insoumis pour donner un cadre privilégié aux échanges entre militant-e-s et intellectuel-le-s sur les sujets de fond. Il a été évoqué plusieurs fois la nécessité de prendre en compte la spécificité des territoires (en particulier les DROM) pour que l’accès à ces outils de formation soit effectif.
Formations « collaboratives »
Plusieurs comptes-rendus ont mis en avant le potentiel de chaque membre du mouvement comme formateur-trice. En effet, le parcours et les engagements des membres de la France Insoumise est une ressource qui peut être exploitée et partagée dans un mouvement horizontal comme le nôtre.
Cette vision « collaborative » de la formation se traduit par plusieurs propositions : mise en place de « formations des formateur-trices » pour décupler les capacités de transmission dans notre mouvement, création d’une plateforme avec un « annuaire des compétences » pour organiser à l’échelle d’un territoire des formations en fonction des besoins et disponibilités des insoumis-es. L’idée d’un parrainage militant, notamment pour faciliter l’apprentissage des outils numériques, a également été évoquée.