La campagne de Consultation populaire de la France insoumise se poursuit ! Lancée en septembre, elle participe au travail d’enrichissement de l’Avenir en commun en cours.
La crise du Covid-19, en bouleversant la société et la vie de chacune et chacun, a rendu centrale de nouvelles problématiques, et amené à la nécessité d’une réflexion autour de propositions présentes dans l’Avenir en commun en 2017. C’est dans cet esprit qu’ont échangé Olivier Madaule, adjoint à la santé à la ville de Montreuil, Paul Chalvin, directeur délégué du CHI André Grégoire de Montreuil, Camille (pseudonyme), enseignant vacataire à Dauphine, Louise Villeneuve, élève-directrice d’hôpital, Karim Khelfaoui, co-responsable du groupe thématique Santé de La France insoumise et médecin généraliste, Clémence Guetté, co-animatrice de l’espace programme de La France insoumise et William Martinet, militant insoumis de Montreuil.
Cette consultation s’est déroulée le 26 novembre 2020. Elle a porté sur les problématiques de la santé et de l’hôpital révélées par la crise du Covid-19 et sur les réponses proposées par l’Avenir en commun.
Après un rappel de l’opposition de la France insoumise au projet de loi de financement de la sécurité sociale et son budget dérisoire pour l’hôpital public par Clémence Guetté, les différents intervenants ont pu faire état des problématiques surgies du fait du Covid-19 ou amplifiées par la pandémie.
Pour Paul Chalvin, la pandémie a mis en lumière les capacités d’adaptation de l’hôpital public, malgré les consignes contradictoires. « On avait pas les ressources sur places pour les médicaments et les protections : masques, surblouses, respirateurs, etc. », a-t-il souligné, mettant en lumière la nécessité de faire face aux problèmes d’approvisionnement. Un point majeur révélé par la crise selon lui.
Selon lui, les objectifs avant tout financiers mis en place à l’hôpital ces 10 dernières années ont amené les équipes des hôpitaux à ne plus trouver de sens à leur métier, un raisonnement partagé par Louise Villeneuve. « La crise a montré le problème de la gestion de l’hôpital comme une entreprise dès qu’on fait face à une situation extraordinaire », explique-t-elle. Elle précise : « On a beaucoup de difficultés à s’adapter, l’hôpital doit être rentable donc il doit toujours être rempli à ras bord ». Des difficultés qui plaident selon Camille pour la nécessité de reconstituer une capacité d’anticipation et de prévision logistique.
Un des enjeux majeurs soulignés par ces professionnels de santé est la lutte contre les déserts médicaux. « Une idée serait de limiter l’installation dans les zones où il y a suffisamment de professionnels. L’installation dans une zone ou il y a déjà suffisamment de médecins pourrait être conditionnée à l’accord de l’Agence régionale de santé », a ainsi suggéré Paul Chalvin.
Louise Villeneuve a quant à elle développé l’exemple du système allemand, dans lequel il existe un quota de médecins qui empêche une nouvelle installation dans une zone à moins d’un départ en retraite.
L’échange a enfin porté sur le projet de « 100 % sécu » présent dans l’Avenir en commun, c’est-à-dire une prise en charge des soins et des médicaments prescrits à 100% par l’assurance maladie.
Karim Khelfaoui a ainsi rappelé que le projet de l’Avenir en commun permettrait de faire une assurance maladie plus démocratique et moins technocratique, dans l’esprit initial dans laquelle elle avait été créée après la Seconde Guerre mondiale.
Paul Chalvin et Louise Villeneuve ont ainsi suggéré des pistes pour faciliter la mise en place de ce système. « Cela pourrait être de le faire par pallier : commencer par un panier de soin ou un public spécifique, les jeunes par exemple. L’idée est de commencer à faire des brèches dans le système actuel », a ainsi expliqué Louise Villeneuve.