Article rédigé par le groupe thématique « Quartiers populaires » de La France insoumise. Vous aussi, rejoignez un groupe thématique.
L’épidémie de Coronavirus, loin de gommer les inégalités sociales, ne fait que les accroître. Il ne s’agit pas d’évoquer la minorité « bien informée » qui a fui pour des contrées plus protégées, au risque d’y importer la maladie comme dans les Antilles ou dans les îles de notre littoral qui connaissent, « tourisme » oblige, une multiplication de cas déclarés, ces derniers jours. Ni de la différence majeure à être confiné dans un appartement ou un foyer, ou lorsque l’on bénéficie d’un jardin privatif. Ni même des disparités de moyens financiers qui sont autant de différences matérielles, à fortiori en temps de crise. Toutes ces inégalités sont bien réelles mais le propos du moment se cantonne au seul cadre sanitaire.
Parce que cela en dit déjà long sur l’état de nos sociétés. Ce matin même, une file d’attente interminable s’allongeait devant le cabinet d’un des quatre médecins de ville encore présent·es sur une commune populaire forte de 30 000 habitant·es. Images d’une détresse et d’un fatalisme de catégories sociales modestes habituées à un service public d’urgence. Et bien sûr, les masques et les gants y étaient tellement rares qu’on ne les voyait que plus.
Cette image quotidienne faisait miroir à une autre détresse : celle vécue par les résident·es d’un foyer de travailleur·ses étranger·es visité hier par la Maire de la commune sur laquelle il est implanté. Venant à leur rencontre car le gestionnaire des lieux, suite à l’hospitalisation d’un de ses salariés, avait demandé à l’ensemble du personnel, assurant notamment l’entretien des espaces communs, de se retirer… Sans juger utile d’en informer les 80 résident·es parmi lesquels des femmes et des enfants. Une simple visite de voisinage où il a finalement fallu se substituer au gestionnaire pour donner l’information, jauger la situation, répondre à l’urgence.
Deux images significatives d’un accroissement des inégalités dans le cadre de cette grave crise sanitaire. Auxquelles pourraient s’ajouter la situation dramatique des personnes retenues dans les CRA (Centre de Rétention Administrative) ou encore celle des personnes vivant dans la rue. Partout, ce sont les plus modestes et les plus précaires qui subissent les plus graves conséquences de la situation actuelle.
Le Président affirmait dans sa dernière annonce télévisée qu’il y aurait un « avant » et un » après coronavirus. Pourtant il y a déjà un « pendant » très significatif. Au vu de la gestion même de cette crise, des atermoiements gouvernementaux, des conséquences dramatiques de coupes budgétaires réduisant nos moyens sanitaires, et même du choix d’utilisation des financements publics.
Il est donc impérieux de participer à cette citoyenneté collective demandée. Avec la discipline de celles et ceux qui savent que ce sont les plus modestes qui risqueraient de payer le prix de l’inconscience. Mais aussi avec une préoccupation de chaque instant : la solidarité en direction des isolé·es, des oublié·es, des relégué·es. Avec l’Humain au cœur comme seul mot d’ordre.
Pendant ces jours de confinement les groupes thématiques de la France insoumise ont décidé d’apporter leur contribution à travers des réflexions sur la situation actuelle. Chaque jour, un ou plusieurs articles d’analyses seront produits par un des groupes thématiques. Retrouvez ces productions sur la page de l’espace programme.