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Fukushima, 8 ans de dégâts

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Le 11 mars 2011 marquait le début de la catastrophe de Fukushima avec un séisme puis un tsunami qui coûtaient la vie à 19 000 personnes. La triple catastrophe nucléaire qui s’en est suivie a marqué de son empreinte le pays et ses habitant·e·s mais aussi le monde entier en laissant derrière lui des dégâts irréversibles. 8 ans après, ces mêmes empreintes sont toujours présentes : environnement contaminé, populations déplacées ou irradiéescoût matériel exorbitant… Seul semble avoir disparu les enseignements de cette nouvelle démonstration malheureuse du danger nucléaire.

Car, 8 années après la catastrophe, et malgré les alertes de nombreux·ses scientifiques, lanceur·se·s d’alerte et ONG, le risque d’un tel accident est toujours présent, notamment en France. La faute à une politique de l’immunité nucléaire dont un des principaux verrous se trouve ici au sommet de l’Etat avec le président Macron. 

La sortie du nucléaire est une question de choix politique à l’heure où deux tiers des réacteurs nucléaires français auront atteint 40 ans de vie en 2027 et présentent de nombreuses failles mettant en danger des millions de Français·es. Le nucléaire n’est pas une énergie sûre comme l’ont prouvé les accidents de Tchernobyl et de Fukushima mais la France continue à vouloir miser sur cette énergie coûteuse, polluante et particulièrement dangereuse.

Face à cette inertie, de nouveaux rassemblements antinucléaires sont organisés aujourd’hui pour rappeler qu’il est plus que jamais temps de sortir de cette énergie du passé et de promouvoir les énergies renouvelables. 

Fukushima : la catastrophe n’est pas terminée

La catastrophe du 11 mars 2011 a été classée au niveau 7, le plus élevé de l’échelle internationale des événements nucléaires. Depuis, les conséquences environnementales, sanitaires, matérielles et humaines se poursuivent et s’accumulent. S’il est difficile de mesurer avec précision toutes les conséquences de l’accident de Fukushima, de nombreux indicateurs démontrent bien que la catastrophe de 2011 n’est pas terminée… 

Après 8 années de dégâts :

- La plus grande pollution radioactive marine de l’Histoire
1,12 million de mètres cubes d’eau contaminée
6 000 personnes encore employées sur la centrale et exposées aux radiations
160 000 personnes évacuées des environs de la centrale, dont 100 000 qui ne sont toujours pas retournées chez elles
170 milliards d’euros dépensés pour le démantèlement, le dédommagement des victimes et la « décontamination » de l’environnement.
30 000 km² de terrain contaminé soit plus de 8% de l’archipel
- D’après l’ONG Green Cross près de 32 millions de personnes ont été touchées par les retombées atmosphériques de l’accident
9 600 à 66 000 cas de cancers supplémentaires au Japon et une hausse de nombre de cas dans les pays « proches » comme aux Etats-Unis

Les opérations et les travaux de décontamination sur la centrale devront se poursuivre au minimum durant 30 ans pour espérer rattraper les dégâts de la catastrophe nucléaire. Il est même encore impossible de déterminer quand et comment pourront être réparées toutes les conséquences de cet événement. 

Pourtant, il semble qu’aucune leçon n’ait été tirée de l’accident de Fukushima.

Sortir du nucléaire et promouvoir les énergies renouvelables

Alors que le gouvernement japonais relance petit à petit ses réacteurs nucléaires et mise abondamment sur la communication autour des JO de Tokyo 2020 pour faire oublier l’accident, les ONG et les scientifiques continuent d’alerter sur les dangers liés à cette énergie. Dernier exemple en date, le rapport de Greenpeace sur « La crise mondiale des déchets nucléaires » relayé par le groupe parlementaire LFI.

Mais en France, comme au Japon, l’énergie nucléaire semble encore avoir de beaux jours devant elle. Encore récemment, Macron reportait de 10 ans, soit à 2035, l’objectif de baisse de la part du nucléaire dans le mix électrique et entend rallonger d’autant la durée de vie des centrales. Sur cette base, en 2035, 44 réacteurs sur 58 seront encore en fonctionnement…

Des décisions qui vont à l’encontre des nombreuses démonstrations en faveur de la sortie du nucléaire tel que l’impossible gestion des déchets nucléaires, les problèmes de sécurité avec la découverte de défauts de fabrication sur la cuve de l’EPR de Flamanville ou encore les déclarations du président de l’Autorité française de Sûreté Nucléaire qui alertait d’un possible « accident de type Fukushima » concernant la centrale de Tricastin.

Nous disons qu’il est temps de sortir du nucléaire d’ici 2050 et de construire notre avenir énergétique autour du 100% renouvelable.

En 2018, La France insoumise avait organisé une grande campagne de votation citoyenne sur la sortie du nucléaire et la promotion des énergies renouvelables. Elle avait réuni 314 530 votant·e·s pour un résultat de 93% de personnes favorables à la sortie du nucléaire. Soit la plus grande consultation jamais réalisée à ce sujet en France. Pourtant, pas de trace d’une telle possibilité dans le « grand débat » du président Macron.

A contrario, il n’est pas surprenant de constater le faible nombre de participant·e·s (environ 125 000) à ce simulacre de consultation après plusieurs mois de propagande alors que la votation citoyenne organisée sur la sortie du nucléaire comptait 314 000 votant·e·s en… une semaine.

Rappelons enfin que la votation de la France insoumise sur la sortie du nucléaire a conduit à la rédaction d’une proposition de loi présentée le 29 novembre 2018 à l’Assemblée nationale. Cette proposition issue d’une initiative citoyenne vise à un contrôle citoyen et parlementaire beaucoup plus fort de l’énergie nucléaire, et met en avant trois fondamentaux : la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique et la production par les énergies renouvelables. 

C’est donc logiquement que La France insoumise sera présente lors des différents rassemblements antinucléaires du 10 mars pour rappeler que nous aussi, nous vivons près de Fukushima.

Affiche utilisée en 2018 lors de la campagne
pour la sortie du nucléaire

Pour approfondir le sujet

Le cours de l’eFi : « Sortir du nucléaire : Pourquoi ? Comment ? »
Émission Décryptage : « Sortir du nucléaire : si on veut, on peut ! »
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