Les candidat·e·s à la rencontre des paysan·ne·s #LuttesPaysannes

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La France insoumise participait ce mercredi 17 avril à la journée internationale des luttes paysannes. Cette initiative mondiale, portée par le mouvement des paysan·ne·s sans terre « Via Campesina », a pour but de lutter contre l’expropriation des terres par les grand·e·s propriétaires terrien·ne·s. Ces combats se mènent en Amérique du Sud mais aussi en Europe pour préserver les terres agricoles de la bétonnisation et bâtir une agriculture paysanne, biologique et locale.

C’est cette agriculture à taille humaine qui est défendue par la liste France insoumise et le programme européen que nous proposons. Un·e paysan·ne doit pouvoir vivre de son travail. Les habitant·e·s doivent pouvoir manger sain et peu cher. Plus personne ne veut manger du glyphosate dans son assiette. Soutenir les paysan·ne·s, c’est défendre un autre modèle agricole, pour le bien de toutes et tous !

La Politique Agricole Commune (PAC) est le premier budget de L’Union européenne. C’est un enjeu crucial d’alimentation, de santé, d’environnement et donc de lutte contre le changement climatique. Mais aujourd’hui, du fait des traités de libre échange, de la fin des quotas de production, de la pression de la grande distribution à la baisse des prix, de l’insuffisance drastique des aides à la conversion et au maintien en agriculture biologique : ni notre alimentation, ni les revenus des paysan·ne·s n’en sont améliorés. En ce sens, les élections européennes du 26 mai 2019 auront un impact majeur sur ces sujets. 

Pour défendre une politique agricole commune écologique pour une alimentation de qualité et dans le cadre de la semaine d’action dédiée à l’alimentation, des candidat·e·s de la liste portée par Manon Aubry se rendaient dans des projets agricoles alternatifs qui défendent un autre modèle agricole.

C’était le cas de Leïla Chaibi, Paméla Hocini et Sergio Coronado qui était présent·e·s au triangle de Gonesse dans le Val-d’Oise. 

C’est sur ces terres qu’est prévu le scandaleux projet « Europacity », complexe touristico-commercial qui menace l’immense friche de cet espace territorial francilien. Parallèlement, le groupement de Coopération pour une Ambition Rurale et Métropolitaine Agricole (CARMA) envisage un projet alternatif sur ces terres agricoles de Gonesse qui sont les plus fertiles d’Europe. 

Le projet CARMA, soutenu par la France insoumise, propose une agriculture biologique de proximité et une économie locale équilibrée au service de la population.

Dans le Doubs, à La Sommette, Gabriel Amard rencontrait Dominique Henry connue pour son long combat contre la ferme des Mille vaches et Jean-Marie Guinchard, producteur local de lait pour le Comté. Celui-ci s’inquiète de la mise en danger de l’appellation d’origine protégée (AOP) Comté par les traités de libre-échange avec le Canada et les états unis (Ceta,  tafta), car ces pays ne reconnaissent pas le fromage à base de lait cru. C’est donc un savoir-faire, un produit typique, une AOP qui peut être remise en cause. Le programme européen de la France insoumise propose, de son côté, d’assurer la souveraineté alimentaire en refusant le modèle d’agro-business et en protégeant les productions agricoles européennes de qualité (labels, appellations d’origine protégées non reconnues par les accords de libre-échange comme le CETA).

Gabriel Amard visitait de l’exploitation laitière de Jean-Marie Guinchard dans le Doubs.

Parmi nos autres candidat·e·s mobilisé·e·s pour cette journée d’action, Inès Muriot se déplaçait dans les Pyrénées Orientales, à Elne pour visiter l’exploitation d’un agriculteur en permaculture maraîchage et sol vivant. Jim Delémont sur la Presqu’île guérandaise pour visiter une saline et un maraîchage en bio/permaculture. Enfin Sébastien Delogu rencontrait un maraîcher et viticulteur bio spécialisé dans le raisin de table, à Ménerbes, dans le Vaucluse et Murielle Kosman au « Gardin Partageo », une coopérative agricole bio qui produit des légumes le 17 avril et le 18 dans la petite exploitation de Frank Besson, à Vassy dans le Calvados. Il était informaticien et s’est reconverti dans la culture maraîchère bio sur sol vivant.

Retrouvez leurs retours sur cette journée internationale des luttes paysannes ci-dessous :

Jim Delémont : 

« Du marais salant de Guérande à un jardin en permaculture, autant d’exemples qui prouvent que d’autres voies que celle de l’agriculture intensive sont possibles, pour le bien de toutes et tous. Les expérimentations et la recherche d’alternatives doivent être soutenues, c’est sans doute la leçon à tirer de cette citation du jardinier briéron Yves Gillen, « Quand on a commencé on était des marginaux, maintenant nous sommes des précurseurs. Pourtant nous n’avons pas changé. » »

Retrouvez aussi son récit détaillé de la journée ici.

Murielle Kosman :

« Visite d’une coopérative agricole maraîchère bio en compagnie de l’un des associés, Xavier Osouf,qui m’a accueillie à bras ouverts malgré mon arrivée à l’improviste. Nous avons tellement parlé de politique qu’il en oubliait de me parler de ses légumes ! 

Ce que je retiens de nos échanges, c’est la volonté inscrite dans l’ADN de leur « Gardin Partageo » de ne pas séparer écologie et social. Ils ont décrété qu’ils s’organiseraient pour avoir des conditions de travail décentes, ce qui n’est pas courant dans le milieu. Donc une moyenne de 40h/semaine et 5 semaines de congés ! 

Pour Xavier, qui avait 30 ans quand il s’est décidé à devenir paysan, l’alimentation est un rouage essentiel de notre économie au sens premier du terme. Le rapport entre les vivants c’est ce qui fait société. »

Sebastien Delogu :

« J’étais cet après-midi dans le Vaucluse pour rencontrer et soutenir des agriculteurs de petites exploitations biologiques, eux les grands perdants de la fameuse Politique Agricole Commune de l’Union européenne qui favorise les fermes usines.

Très bon accueil de la part des agriculteurs. Ce qui m’a le plus marqué c’est leur besoin de main-d’œuvre et le lien entre le chômage des quartiers populaires et le manque de main-d’œuvre. Je cite : « Ramenez vos jeunes des quartiers on en a besoin ici ! »

À leurs contacts j’ai également pu avoir la confirmation qu’il est urgent de se sortir de l’agriculture intensive, dangereuse pour la planète et mauvaise pour notre santé.

Je suis convaincu qu’un autre modèle agricole tourné vers une agriculture paysanne et locale est possible. »

Inès Muriot :

« André a su prendre le temps de m’expliquer la permaculture et les bienfaits du sol vivant, ainsi que les itinéraires et les tests qu’il a pu réaliser sur son exploitation. Son projet en agro-écologie est de faire de ce lieu alternatif, un lieu de vie, d’entraide, où les jeunes curieux et pleins de bonne volonté sont les bienvenus pour découvrir la permaculture.

Pour faire des économies, tout est issu de récup et de travail collectif : rolofaca, serre, cabane, poulailler mobile…André réalise tout lui-même, comme son propre engrais vert.

La permaculture permet de gagner du temps, car il n’y a qu’un désherbage minimum à faire. L’option utilisée par André est de faire appel à des poules ou des brebis. Mais aussi, l’optimisation de l’espace, avec plusieurs variétés de légumes plantées sur une même surface.

Il faut soutenir les jeunes agriculteurs que se lancent dans de tels projets alternatifs. »

Retrouvez son récit détaillé de la journée ici.

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