Article d’Anne-Marie et Michel Beaune publié le 26 février 2019 dans le Journal de l’Insoumission
La Constitution de la Vème République et le mode de scrutin des élections législatives n’ont pas permis à La France insoumise d’avoir plus de 17 député·e·s, malgré le score de Jean-Mélenchon de près de 20% au premier tour de l’élection présidentielle alors que Emmanuel Macron n’a pas obtenu plus de 24%, système qui a tout de même conduit à l’élection de 350 député·e·s La République En Marche.
Dans ce contexte, on voit que les député·e·s de la France Insoumise se dépensent sans compter dans l’exercice de leur mandat au service du Peuple, dans un hémicycle où les 350 « marcheur·se·s » sont pour la plupart des « godillots » qui passent beaucoup de temps dans l’exercice d’applaudissements des interventions des ministres.
Danièle Obono, députée insoumise de Paris, est référente de son mouvement pour le département de l’Allier ainsi que quelques autres départements. Elle a accepté l’invitation des groupes d’action Montluçon-Commentry de La France insoumise qui ont organisé des ateliers-débats sur les urgences sociale, écologique et démocratique.
Des débats ouverts
Les insoumis·es avaient conçu ces débats en souhaitant y associer des citoyen·ne·s pas obligatoirement provenant de leurs rangs. Trois thématiques étaient proposées :
- L’urgence sociale, principalement les questions de pouvoir d’achat et de services publics.
- L’urgence écologique (Règle Verte, transition écologique).
- L’urgence démocratique (RIC, VIème République).
Ces thématiques sont celles qui ont été validées par la Convention de la France insoumise en novembre à Bordeaux. Elles semblent à présent d’une actualité de plus en plus évidente, au regard des exigences partagées par les citoyen·ne·s, Gilets Jaunes, syndicalistes, associations environnementales notamment.
Les discussions qui se sont déroulées dans les 3 ateliers ont fait l’objet de synthèses, ce qui a permis à Danièle Obono d’y revenir dans ses interventions en seconde partie de soirée.
Enrichir le programme de la FI
Le programme qui a servi de socle à la campagne de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle puis à celles des candidats de La FI aux élections législatives est « L’Avenir en Commun ». Ce programme a été bâti à partir des contributions de milliers de gens. Il est complété par 41 livrets thématiques, disponibles sur internet. Tout cela n’est pas figé et les objectifs des types de rendez-vous comme les ateliers organisés le 22 février à Montluçon sont d’une part de porter à la connaissance des citoyens les propositions du Mouvement mais aussi d’écouter et de prendre en compte les enrichissements proposés par les citoyen·ne·s. Dans cet exercice, la présence d’une élue de la République est un plus appréciable.
La conception par La France insoumise du mandat d’une députée
Parmi les différents éclairages apportés par Danièle Obono sur les préoccupations politiques du moment, celui du rôle d’une élue du Peuple a été important. Soit, on conçoit qu’une fois élue, on fait partie d’une majorité gouvernementale (et présidentielle du fait du régime de monarchie présidentielle actuelle) et donc on applaudit quand un ministre parle, on lève la main pour voter quand le gouvernement l’exige, puis on rentre chez soi, cela c’est la conception des députés LREM, soit on est dans l’opposition et on ronge son frein en pensant que des jours meilleurs arriveront.
La conception des député·e·s de La France insoumise est autre. On peut prendre connaissance jour après jour sur le site de la France insoumise de leur activité à l’Assemblée nationale sur tous les sujets. Il ne s’agit pas simplement d’une sorte de compte-rendu de mandat, mais d’une volonté de faire partager les batailles engagées et de recueillir auprès des insoumis·es de toute la France des propositions pour enrichir le travail parlementaire.
Les député·e·s FI, jour après jour (et parfois nuit après nuit), au fil de leur travail souvent harassant, acquièrent une formation qui leur permettra, quand le moment viendra, d’exercer le pouvoir. C’est dans le même esprit que l’ensemble des insoumis·es essaient de se former, certes à des niveaux divers, pour que le pays soit un jour gouverné différemment, par et pour le Peuple, et non plus par et pour une oligarchie.
Rencontres multiples
La soirée des ateliers-débats, puis le lendemain sur le marché de la vieille-ville, a été l’occasion pour Danièle Obono de rencontrer de nombreux·ses habitantes et habitants du bassin, pas toujours partisans de La France insoumise, mais toujours avec des échanges cordiaux. Sur le marché, les rencontres étaient accompagnées de la distribution d’un tract qui informait des 6 propositions de loi travaillées par les député·e·s depuis plusieurs semaines et qui ont été présentées à l’Assemblée nationale le 21 février.
Les insoumises et les insoumis ont été très heureux·ses de sa venue et apprécient qu’une élue du Peuple qui a une charge très lourde prenne 2 jours sur son agenda pour venir les rencontrer, eux et d’autres personnes, à plus de 300km de chez elle.