Un article du groupe thématique Enfance
Des constats alarmants
La France, bien que signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant, ne respecte toujours pas l’ensemble des droits fondamentaux des enfants. Pire encore, les politiques libérales menées par Emmanuel Macron plongent de nombreuses familles dans la précarité. Ainsi un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, soit près de 3 millions en tout.
La dématérialisation des services publics, le non recours et le durcissement de l’accès aux prestations sociales touchent directement les enfants. De nombreuses aides demeurent conjugalisées, comme l’allocation de soutien familial, inaccessible aux enfants de famille recomposée, y compris pauvre. La détérioration du service public est criante aussi en matière de garde d’enfant. Obtenir une place en crèche publique est devenu un véritable parcours du combattant tandis que dans les crèches privées, la dignité des enfants se retrouve sacrifiée par la marchandisation du secteur - en témoigne le saccage par la macronie de la commission d’enquête insoumise sur le sujet.
Ensuite, la déliquescence de notre système de santé impacte directement la mortalité infantile qui a augmenté, notamment en Seine-Saint-Denis. En 1980, la France était le 5e pays de l’OCDE avec le taux de mortalité infantile le plus bas, aujourd’hui il est le 20e pays. La faute à des années d’austérité et d’une politique meurtrière de dégradation des soins : rien qu’en ce qui concerne les maternités, en 20 ans la moitié ont fermé en France et le nombre de femmes vivant à plus de 45 minutes d’une maternité a doublé.
Les institutions ne sont plus en mesure de protéger ni d’accompagner convenablement nos enfants
Pour celles et ceux confié·es aux services de l’État, les moyens financiers et humains manquent, ajoutant du mal au mal. L’aide sociale à l’enfance (ASE) ne peut plus garantir leur sécurité : les représentant·es des enfants placés alertent régulièrement sur la violence que peuvent y subir les enfants : maltraitance institutionnelle, violences physiques et sexuelles, absence de soutien, sortie sans toit à la majorité…
Les dernières annonces scélérates d’Elisabeth Borne et de Charlotte Caubel en novembre 2023 ôtent les rares droits de celles et ceux censé·es être protégé·es, que la Première ministre ose appeler « nos enfants », alors que nombre d’entre elles et eux subiront une sortie sèche de l’aide sociale à l’enfance ainsi que de la protection judiciaire de la jeunesse au risque de la précarité et du sans-abrisme. Ainsi, 40 % des sans domicile fixe de moins de 25 ans sont passé·es par l’aide sociale à l’enfance.
Des discours empreints de violence
Par ailleurs, la direction de la protection judiciaire de la jeunesse ne respectent plus le principe de primauté de l’éducatif contre le tout-répressif. Cette vision entraîne toute la violence que l’on connaît : contrôles au faciès, brutalités policières, l’augmentation massive des centres éducatifs fermés et les partenariats accrues avec le ministère des armées.
On retrouve également dans ces discours la naturalisation des difficultés éducatives, en insistant plus particulièrement de façon discriminante sur les habitant·es des quartiers populaires et les familles monoparentales, à 83% des mères. La « commission scientifique parentalité » d’Aurore Bergé est déjà un fiasco, au vu de sa genèse et de ses orientations, entraînant la démission de membres pourtant motivés.
Dernier coup de grâce de l’année 2023 contre les droits des enfants, l’annonce du maintien de la CIIVISE s’est faite attendre pour déboucher sur l’éviction du juge Edouard Durand. Quel est ici le message envoyé aux victimes ? Un « en même temps » macroniste feignant de permettre la parole et la survenue de la justice, tout en permettant la réassurance que des agresseurs pourront agir en toute impunité, et être protégés, défendus, à l’instar d’un ministre de la Justice mis en examen, d’un ministre de l’Intérieur accusé de viol ou encore d’un acteur mis en examen pour viols et agressions sexuelles défendu par le président de la République en personne.
En cette nouvelle année 2024, portons les droits des enfants !
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