C’est avec beaucoup d’inquiétude et de colère que le réseau des élu-es insoumis-es et citoyen-es a appris la démission de Yannick Morez de ses fonctions de maire de Saint-Brevin-les-Pins, en Loire-Atlantique.
Depuis le mois de janvier, Yannick Morez subit le harcèlement de militants de groupuscules fascistes, activement soutenus par des membres du RN ou du parti « Reconquête » d’Éric Zemmour. Aux menaces ont succédé les manifestations d’hostilité puis finalement les actes criminels. Qu’était-il reproché à Yannick Morez ? D’avoir voulu implanter sur sa commune un centre d’accueil pour demandeurs d’asile. Non contents de s’en prendre au maire et à sa fonction, ses agresseurs n’ont pas hésité à franchir un cap dans la violence en incendiant le domicile de Yannick Morez le 22 mars dernier.
Faute d’intervention suffisamment ferme des autorités étatiques, notre collègue s’est finalement résolu à renoncer à ses fonctions pour se protéger et protéger sa famille. Il a également pris la lourde décision de quitter la commune pour laquelle il s’est consacré à la fonction de maire six ans durant.
Cette situation est intolérable. Le fascisme est-il à ce point sûr de lui dans notre pays pour qu’il lui soit ainsi permit d’attenter à la vie d’un élu et de sa famille pour le pousser à renoncer à exercer ses fonctions ? Combien d’actes infâmes comme celui-là faudra-t-il encore pour que la menace que représente l’extrême-droite fasciste en France soit concrètement prise au sérieux ?
Le réseau des élu-es insoumis-es et citoyen-es tient à témoigner de son entière solidarité à l’égard de Yannick Morez et exige que tout soit mis en œuvre pour le protéger et protéger sa famille. Il demande au ministre de l’intérieur de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour que les groupuscules qui ont organisé le harcèlement de Yannick Morez soient dissouts sans délais. Il demande enfin que le ministre de l’intérieur mette en place des dispositifs réactifs permettant d’assurer la protection des élus locaux, et en particulier des maires, lorsqu’ils font l’objet de menaces dans l’exercice de leur fonction, afin de prévenir de nouvelles situations analogues.
Hier comme aujourd’hui, le fascisme est une menace pour nos libertés. Il doit être combattu sans faillir.