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Communiqué de presse de La France Insoumise

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Communiqué de La France insoumise.

Taha Bouhafs a choisi de sortir du silence. Nous ne nous reconnaissons pas dans sa version d’une partie des faits ayant conduit à son retrait de candidature pour les élections législatives mais nous entendons sa démarche et la prenons en compte.

Nous tenons à rappeler des éléments essentiels de notre démarche mue par un engagement féministe qui nous conduit à prendre en considération la parole des femmes victimes de violences sexuelles et à appliquer un principe de précaution.

Deux signalements susceptibles d’être caractérisés comme des accusations graves d’agressions sexuelles nous ont été adressés au moment où Taha Bouhafs s’apprêtait à être investi par notre mouvement politique pour les élections législatives. Les plaignantes ont choisi de s’adresser également à Clémentine Autain. Dans le cadre d’une procédure d’urgence, Taha Bouhafs a été reçu pour lui signifier qu’au regard des témoignages circonstanciés, par mesure de précaution, sa candidature ne pourrait pas être validée dans le cadre de nos instances.

Le soir de cet échange, le seul engagement pris fut de ne pas rendre publics les faits pour la raison que les plaignantes souhaitaient garder l’anonymat. Taha Bouhafs s’est retiré. Nous en avons pris acte sans communiquer publiquement à ce sujet, en veillant à protéger la confidentialité souhaitée par les femmes mais aussi pour ne pas jeter publiquement une accusation contre un homme sans qu’il puisse se défendre dans une procédure contradictoire.

Quelques jours plus tard, des médias ont révélé la raison véritable du retrait de Taha Bouhafs. À partir du moment où ces éléments étaient sur la place publique, nous nous sommes exprimés en expliquant les éléments de procédure qui sont les nôtres, les convictions à partir desquelles nous avons agi.

Que Taha Bouhafs souhaite pouvoir se défendre, nous le comprenons parfaitement. Nous ne pouvons cependant lui transmettre les informations envoyées à la cellule car nous respectons la volonté d’anonymat des plaignantes. Nous ne pouvons organiser une confrontation pour ces mêmes raisons. Nous ne sommes pas un tribunal, nous sommes une organisation politique dont les décisions en matière de violences sexistes et sexuelles relèvent de la précaution et de la protection des membres de notre mouvement et non pas d’une décision de justice à laquelle nous ne pourrons jamais nous substituer.

Dans le respect du contradictoire, Taha Bouhafs pourra être entendu par nos instances. De plus, nous poursuivons notre travail de conviction auprès des plaignantes pour qu’elles saisissent la justice à laquelle nous ne pouvons nous substituer.

Notre mouvement s’honore d’avoir mis en place un lieu d’écoute de la parole des femmes et de les prendre sérieusement en considération. Il est fier de participer ainsi au mouvement #MeToo. Nos modalités de fonctionnement pour répondre aux nouveaux défis nés de ce besoin d’écoute et de sanctions, alors que la justice peine tant à faire son travail – seuls 2% des viols aboutissent à une condamnation, sont évidemment perfectibles tant elles répondent à des défis nouveaux. Si la société fonctionnait parfaitement pour faire reculer ses violences, nous ne serions pas obligés de prendre nous-mêmes de telles mesures internes.

Évidemment, les autres organisations politiques qui n’ont aucune procédure dans ce domaine ne risquent pas d’être mises devant toutes les difficultés que posent le règlement de telles situations ! Nous cherchons la voie la plus juste et la plus efficace. À ce titre, nous appelons au respect des femmes qui s’engagent dans cette bataille difficile, notamment de celles qui ont-elles-mêmes été victimes et s’impliquent pour agir, et à un débat digne, sérieux et serein sur les moyens de lutter contre ces violences dans le monde politique.

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