Un article du groupe thématique Égalité Femmes-Hommes de la France insoumise
Le 8 juin 2021, le décompte annuel des féminicides a atteint le chiffre de 50. 50 femmes assassinées par leur mari, conjoint, petit ami, flirt, mec, époux, ou ex.
Le président Emmanuel Macron parlait de « grande cause du quinquennat ». Pourtant, depuis le début du quinquennat, il se limite à de la com, de la com et de la com.
Le volet financier est quant à lui aux oubliettes. C’est pourtant le pilier indispensable pour en finir avec ces meurtres. La budgétisation d’un milliard d’euros pour protéger toutes les femmes, demandée par les associations, n’est toujours pas actée.
Depuis le rapport 2020 sur les violences conjugales du Haut Conseil à l’Égalité, le gouvernement sait qu’un tiers des victimes de féminicide avait déposé plainte ou une main courante. Nicole Belloubet, alors Garde des Sceaux avait même tonné lors de la présentation de ce rapport : « Très clairement, ça ne va pas. La chaîne pénale n’est pas satisfaisante. »
Et pour cause, ce rapport révélait également que deux tiers des victimes avaient subi des violences conjugales antérieurement à leur féminicide. Ces violences étaient connues par leur entourage ou avaient été dénoncées par un dépôt de plaintes ou une main courante.
Les chiffres du rapport sont édifiants : 18% des mains courantes ont donné lieu à enquête, 80% des plaintes ont été classées sans suite, 15% des auteurs étaient récidivistes, 77% d’entre eux sur la même victime.
Depuis la publication de ce rapport, que s’est-il passé ? Rien. Aucune politique gouvernementale à la hauteur n’a été mise en place. Au contraire, ces meurtres se poursuivent, les mêmes failles policières et judiciaires se répètent encore en 2021.
Il faut agir, en travaillant main dans la main avec les associations et collectifs de terrain qui alertent et proposent de vraies solutions.
- Exigeons un plan de prévention, à la hauteur de la situation. Exigeons des moyens !
- Exigeons que la parole des femmes soit prise au sérieux. Depuis le début de l’année 2021, de nombreux drames auraient été évités si les alertes de ces victimes avaient été traitées et non ignorées.
- Exigeons que toutes les plaintes soient enregistrées et traitées immédiatement par la police et la justice.
- Exigeons une véritable formation des agents de police, des magistrat·es et du personnel soignant dans tous les aspects de prise en charge des victimes (physique, psychologique, social, etc.).
- Donnons les moyens aux associations qui accompagnent toutes les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.
- Mettons en place les dispositifs nécessaires pour éloigner les hommes dangereux à la première alerte de la victime.
- Mettons en place des parcours de prise en charge des hommes violents pour ne pas les laisser en liberté sans accompagnement et réduire le risque de récidive ou de féminicide.
- Demandons la mise en œuvre d’une obligation de résultat : plus une femme tuée par le machisme et la négligence du système patriarcal.
La France insoumise assume un message clair : stop, pas une de plus !