Le groupe Bosch vient d’annoncer la suppression de 750 emplois sur le site de Rodez-Onet. Alors que cette usine a compté jusqu’à 2500 salarié·es, la perspective est maintenant de passer à « 500 collaborateurs », comme l’indique le PDG de Bosch France. Contrairement à ce qu’annoncent Bruno Le Maire ou Carole Delga, cette décision ne signifie pas le « maintien » du site mais le condamne à court ou moyen terme.
L’heure n’est pas à « regretter » cette décision mais à se mobiliser pour sauver ces emplois, se battre pour stopper l’irresponsabilité de cette multinationale et à cesser les doubles-discours politiques qui y ont conduits.
Ces décisions ont un impact social catastrophique pour des milliers de salarié·es et leurs familles. Il est nécessaire de stopper ce désastre !
La direction de Bosch a trompé les salarié·es et les élu·es du territoire. En 2018, un « accord de compétitivité » avait été signé avec des « efforts » demandés aux travailleur·ses, à savoir le cofinancement par les salarié·es eux-mêmes de l’activité partielle. La contrepartie annoncée était l’investissement de 14 millions d’euros pour la fabrication d’autres éléments de moteurs et d’engager 300 postes dans de nouvelles activités hors diesel. Or, Bosch n’a pas respecté ses engagements. Le groupe totalise pourtant 80 milliards de chiffre d’affaires dans le monde, dont 4 milliards en France, pour 6 milliards de bénéfices nets ! Il n’est pas acceptable que Bosch engage en France moins de 1% de ses investissements dans le monde alors qu’il crée des méga-usines en Asie et en Turquie.
Le débat autour du Diesel est l’arbre qui cache la forêt des doubles discours du gouvernement et de ses soutiens. Leur responsabilité politique est directement engagée puisque l’État est actionnaire de Renault, premier client de Bosch Rodez. Or, Renault a renouvelé ses commandes d’injecteurs diesel à Bosch, mais auprès de l’usine de Bursa en Turquie où elle emploie 7000 ouvrier·es ! 80 % des injecteurs Diesel commandés par Renault et PSA sont fabriqués à l’étranger !
Les salarié·s de Bosch-Rodez et l’Aveyron payent aussi aujourd’hui l’inconséquence de la politique économique de « l’offre » mis en place par les gouvernements Hollande puis Macron. Cette politique qui repose sur des aides publiques colossales aux grandes entreprises sans aucune contrepartie démontre chaque jour son inefficacité. Le coût pour les finances publiques du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi est de plus de 100 milliards depuis sa mise en œuvre en 2013. Le groupe Bosch touche ainsi chaque année un chèque de 15 millions d’euros de l’État sans aucune contrepartie. L’État n’a pas à subventionner des suppressions d’emplois !
La nécessité de la transition écologique et la crise actuelle sont ici des prétextes qui cachent l’irresponsabilité du groupe Bosch et du gouvernement.
La France insoumise interpelle le gouvernement pour qu’il intervienne directement afin de sauver ces emplois et refuse le jeu de dupe proposé par Bosch.
La France insoumise propose la mise en place d’un bouclier social dont la première mesure doit être le maintien de tous nos emplois industriels. L’urgence est à sauver les emplois d’aujourd’hui en instaurant un protectionnisme solidaire pour continuer à produire en France tout en engageant l’économie de demain par la planification écologique.
Les insoumis seront aux côtés des salarié·es de Bosch Rodez et de leurs organisations syndicales, comme ils sont aux côtés des salarié·es de la SAM de Viviez-Decazeville, pour participer aux actions qu’ils entreprendront dans les prochains jours.
Leïla Arfoutni, Manuel Bompard (député européen), Alexis Cesar (conseiller municipal de Rodez), Gaëtan Escorbiac, Romain Hoarau, Myriam Martin (conseillère régionale), Jean-Louis Roussel, Jean-Christophe Sellin (conseiller régional), Guilhem Serieys (conseiller régional), Alain Zarate (maire-adjoint d’Aubin).
Jean-Luc Mélenchon (député), Mathilde Panot (députée), Clémentine Autain (députée), Bastien Lachaud (député), Anne-Sophie Pelletier (député européenne), Loic Prud’homme (député), Michel Larive (député), Sabine Rubin (députée), Adrien Quatennens (député), Muriel Ressiguier (députée), Manon Aubry (députée européenne), Ugo Bernalicis (député), Eric Coquerel (député).