Un article du groupe thématique Énergie de la France insoumise
Les déchets nucléaires de très faible activité (TFA) sont des matériaux contaminés provenant essentiellement du démantèlement des installations nucléaires. Il s’agit, par exemple, de ferrailles, des terres, des gravats ou encore des vêtements de protection qui ont été contaminé par de la radioactivité. À titre d’exemple, le démantèlement de l’installation nucléaire George Besse dans la Drôme générera au total 150 000 tonnes de ferrailles classées TFA.
Ces déchets nucléaires de très faible activité sont censés avoir une activité « proche de la radioactivité naturelle », c’est-à présente normalement autour de nous. Mais, selon le classement officiel, la radioactivité de ces déchets peut s’établir à plus de 100 fois la radioactivité naturelle !
En France, ces déchets TFA sont stockés dans une installation spécifique située dans l’Aube. Le nouveau Plan de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs (PNGMRD), produit sous l’égide de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, envisage le recyclage et la réutilisation des ferrailles radioactives afin de remédier à ce problème. Ce plan prévoit la création d’un centre dédié au recyclage de ces ferrailles afin de le rendre moins radioactives. Par la suite, les métaux seraient réutilisés par des industries.
La loi précise que tout matériau susceptible d’être radioactif doit être considéré comme un déchet nucléaire et traité comme tel, c’est-à-dire stocké et surveillé. Le plan prévoit donc de procéder par « dérogation ciblée » afin d’autoriser la réutilisation ces déchets radioactifs. Le principe de « dérogation ciblée » permettra d’éviter un débat devant l’Assemblée nationale et le Sénat puisque qu’elle ne modifiera pas la loi. Ce projet ne sera donc pas débattu dans le cadre de nos institutions démocratiques !
Par ailleurs, il sera impossible de garantir que les métaux recyclés ne seront plus radioactifs. De plus, ce centre de recyclage générera d’autres déchets radioactifs notamment des poussières dû à la découpe des métaux TFA.
La réutilisation de ces métaux recyclés se fera sans contrôle et sans traçabilité. Ce projet revient donc à diffuser des métaux radioactifs dans l’ensemble de nos foyers !
Ce projet est aussi aberrant d’un point de vue économique puisque même pour l’Autorité de Sûreté Nucléaire, le coût de stockage sera toujours moins élevé que la construction d’un centre de recyclage des déchets TFA.
Enfin, puisqu’il est prévu la construction d’un unique centre de recyclage qui sera chargé de traiter près d’un million de tonnes de ferrailles radioactives, il y aura des centaines de convois radioactifs sillonnant la France. Ce centre sera aussi construit à Fessenheim, quelques mètres au-dessus de la plus grande nappe phréatique d’Europe !
En somme, ce projet de « gestion » des métaux TFA est techniquement absurde, économiquement aberrant, éthiquement honteux ! Les recherches doivent se poursuivre afin d’aboutir à une solution viable pour tous les types de déchets nucléaires.