En commission des affaires culturelles, audition conjointe de Mmes Delphine Ernotte Cunci, présidente-directrice générale de France Télévisions, Sibyle Veil, présidente-directrice générale de Radio France, Marie Christine Saragosse, présidente-directrice générale de France Médias Monde, et MM. Bruno Patino, président d’Arte-France et Laurent Vallet, président directeur général de l’Institut national de l’audiovisuel, sur leurs projets de contrats d’objectifs et de moyens 2020 2022.
« Tout d’abord, je tiens à exprimer mon regret de devoir vous interroger collégialement en seulement deux minutes. Jusque-là, les commissions permanentes des deux chambres organisaient une audition annuelle sur le contrat d’objectifs et de moyens de chacune des entités que vous représentez. La création de France Médias indique les limites démocratiques que représentera cette fusion de l’audiovisuel publique. Je tiens également à vous prévenir que nous avons reçu le rapport concernant vos contrats d’objectifs et de moyen qu’en fin de journée ce lundi, compliquant encore davantage la mission de contrôle de votre action qui incombent pourtant aux parlementaires que nous sommes.
Ceci étant dit, je souhaite profiter de votre présence pour vous interroger sur les moyens effectifs de ces contrats d’objectifs. La trajectoire budgétaire pour la période 2018-2022 prévoit une baisse de 190 millions d’euros de moyens alloués par l’État, dont 160 M€ pour France Télévisions, 20 M€ pour Radio France et 10 M€ pour les autres sociétés. Les effectifs de personnels devront être réduits de 3,8% entre 2015 et 2022 chez France Télévision. A cela s’ajoutent des recettes publicitaires qui chutent, comme le souligne le CSA dans son avis.
Ce dernier met clairement en garde le Gouvernement face au désinvestissement de l’État, considérant que l’audiovisuel public doit disposer de moyens pérennes et, en particulier, de ressources affectées nécessaires à l’exercice de ses missions.
Or, il semble que ces contrats vous engagent à réaliser des objectifs sans les moyens qui les accompagnent. En 2017, dans Télérama, le Président de la République lançait « L’audiovisuel public, c’est une honte pour nos concitoyens ». Trois ans plus tard, le bilan de la majorité sur l’audiovisuel public c’est une cure d’austérité, des postes supprimés et la disparition de France 4 et France 0 contre l’avis de la majorité des français. Mesdames et Messieurs les Présidents Directeurs Généraux, doit-on avoir honte de notre audiovisuel public ? »