Un article du groupe thématique Transports de La France insoumise
Alors que la crise sanitaire continue de faire des ravages, le monde libéral poursuit sa stratégie du choc en déclinant sa politique de démantèlement des services publics. Le dernier en date, c’est celui des transports collectifs avec la SNCF et la RATP. Cela ne doit rien au hasard, les secteurs les plus rentables et les plus profitables qui ont déjà été privatisés : eau, énergie, télécommunication et autoroutes. Les biens communs financés par les citoyen·nes avec leurs impôts sont jetés en pâtures aux intérêts privés qui viennent prélever leur dîme par de confortables dividendes. Retour sur une situation qui n’a rien d’inéluctable.
Depuis plus de deux décennies, la libéralisation des transports publics est à l’œuvre sous le concept dogmatique de « la concurrence libre et non faussée ». Les condamnations régulières, dans d’autres secteurs, pour entente illicite de multinationales, démontrent qu’il s’agit d’une escroquerie. Par ailleurs, la situation au Royaume Uni pour le ferroviaire est un exemple flagrant de l’inefficacité de ce dogme : les trains sont chers, fonctionnent mal et ne répondent pas aux besoins de la population !
Il restait deux entreprises emblématiques du « service public à la française » : la SNCF et la RATP. Appartenant à l’État, les opérateurs privés ont bien compris l’intérêt et les potentiels profits qu’ils pourraient en tirer avec l’assurance d’être payés par les collectivités territoriales. Tous ceux qui soutiennent le modèle libéral, Emmanuel Macron comme Valérie Pécresse, y voient un moyen (imaginaire) de faire baisser les coûts sans changer l’assiette fiscale pour les plus riches. Mais ce résultat dans un secteur qui nécessite une importante main-d’œuvre ne peut se faire qu’avec la mise en place de la concurrence des salarié·es entre eux, la dégradation des normes d’emploi, des conditions de travail, de politiques salariales au rabais, ce qu’on appelle le dumping social. Les voyageur·ses se voient quant eux appliquer une augmentation tarifaire.
Les organisations syndicales puissantes et les salarié·es combatives et combatifs (comme on l’a vu pour les retraites) ne ces deux entreprises ont empêché qu’il soit fait table rase des statuts de la SNCF et de la RATP. C’est donc sous la contrainte de la loi (Règlement européen, Loi relative à l’organisation et à la régulation des transports ferroviaires, Loi d’orientation des mobilités) que ces deux entreprises de services publics sont démantelées. D’abord en changeant le statut juridique pour la SNCF, en attendant celui de la RATP, et par l’ouverture programmée des réseaux à la concurrence sur leurs périmètres historiques, ceux qui ont été épargnés par l’ouverture à la concurrence de 2009.
Prévue pour 2014 à la SNCF, l’ouverture à la concurrence du réseau Bus de la RATP est planifiée pour le 1er janvier 2025. Cela provoquera la sortie de 19000 salarié·es de l’entreprise dans des filiales de droit privé, autant dire une mise à mort de l’établissement public ! Ce sera ensuite le tour du réseau du Tramway le 1er janvier 2030, puis du Métro et de RER le 1er janvier 2040… au plus tard. Des milliers d’emplois ont déjà été détruits à la SNCF comme à la RATP, et les accords collectifs remis en cause, pour préparer l’ouverture à la concurrence.
Alors la mobilisation la plus large des salarié·es du secteur des transports est nécessaire et légitime. Ils et elles défendent l’intérêt général, les biens communs et les services publics. Ainsi, La France insoumise soutient leur rassemblement le 9 décembre à 10h devant le siège d’Île de France mobilités et leur grève du 17 décembre.