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L’Agora : nouveau lieu de débat et de réflexion de la France insoumise

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L’assemblée représentative de Juin 2019 a décidé de la création d’une « Agora » insoumise, conçue comme un lieu de débat et de réflexion ouvert à toutes et tous autour de grandes questions stratégiques, prenant la forme de chantiers ouverts par une séance inaugurale réunissant des insoumis⋅es, des intellectuel⋅les, des militantes et militants associatifs ou syndicaux et donnant lieu à des actes publiés sur la plateforme.

Un comité de pilotage composé de membres des différents espaces a depuis travaillé au dispositif en vue d’une première session de l’Agora insoumise, qui s’ouvre immédiatement après notre Assemblée représentative et sera clôturée lors de notre prochaine Convention. Elle se déroulera en différentes séquences, dont le point d’orgue est la tenue d’une « séance inaugurale » de débat entre des insoumis·es et des invité·es, et aboutira à l’adoption d’un texte.

L’Agora est un objet nouveau, distinct de ce qui existe déjà : il n’est ni une Assemblée représentative ou une Convention, ni une table ronde des AMFiS, ni un atelier programmatique.

Elle répond à un double objectif :

  • Permettre le débat argumenté entre insoumis·es autour des grandes questions politiques à la fois thématiques et stratégiques en s’appuyant sur l’appropriation des productions du mouvement et la problématisation des grands enjeux au regard du paysage politique.

  • Offrir un espace d’ouverture, de dialogue avec un monde intellectuel et militant « extérieur » contribuant à harmoniser et approfondir les positions insoumises y compris à travers l’affirmation de divergences de vues ou de nuances avec d’autres acteurs.

Chaque session de l’Agora impliquera tout le mouvement autour d’un grand thème stratégique, et se déclinera en plusieurs séquences.

Calendrier prévisionnel pour la première session de l’Agora :

  • À l’issue de l’Assemblée est ouvert un appel à contribution large, individuelles ou collective permettant aux insoumis·es, aux composantes, aux groupes thématiques de proposer des éléments de problématisation du thème stratégique et des pistes de ressources documentaires, références bibliographiques.

  • À la fin de l’été une première synthèse des ressources documentaires sera publiée, les invité·es de l’Agora seront annoncé·es et le tirage au sort parmi des insoumis·es volontaires pour participer à la séance inaugurale sera ouvert. Les groupes d’action pourront se saisir des documents pour organiser des échanges préparatoires à la séance inaugurale durant le mois de septembre.

  • À l’automne (mi-octobre) se tiendra sur une journée entière une séance inaugurale de l’Agora. Elle réunira, physiquement et numériquement, des insoumis·es tiré·es au sort et des membres des divers espaces et composantes du mouvement pour des réflexions collectives puis un échange public filmé avec les invité·es.

Entre la séance inaugurale et décembre, l’ensemble du mouvement, aidé par les participant·es au débat inaugural et appuyé par ses groupes thématiques, travaillera à l’élaboration des « actes » de cette première session de l’Agora qui seront validés lors de la séance de cloture de la convention.

Thème stratégique de cette première session de l’Agora : « Quel rôle et quelle place pour l’Etat face à l’urgence écologique ? »

La crise sanitaire, puis économique et sociale que nous traversons a remis au goût du jour des questionnements sur l’État : capacité de la puissance publique à intervenir pour faire face aux urgences, enjeu de la souveraineté sanitaire et plus largement industrielle à l’échelle nationale. Elle a été l’occasion pour la France insoumise de réaffirmer l’ambition fondamentale d’une « planification » non seulement à même de faire face aux crises qui seront de plus en plus fréquentes, mais aussi pour mettre en œuvre l’indispensable bifurcation écologique et solidaire. Ces notions précieuses irriguent de nouveau le discours politico-médiatique, non sans mauvaise foi de la part des libéraux qui n’ont eu de cesse de démanteler l’État et ne proposent rien d’autre, en guise d’après, qu’un retour aux dogmes mortifères du monde d’avant. Mais en resurgissant, y compris sous des aspects factices et dévoyés, elles charrient avec elles bon nombre de préjugés, de présupposés, et d’interrogations sincères qu’il convient de prendre au sérieux si l’on espère remporter la bataille culturelle. Cela doit nous inviter à nous armer collectivement par le débat argumenté et les échanges avec d’autres.

Ce thème nous parait soulever trois grandes séries de questionnements :

  • Où en sommes-nous de « l’urgence » écologique  ? : quel diagnostic dresser au vu des derniers rapports sur climat et biodiversité et des emballements d’ores et déjà observés ? quelle analyse des causes, quels objectifs et délais doivent en découler, et de fait de la part radicalité et de conflictualité à assumer ?

  • Que peut (encore) l’État ? : que répondre aux remises en cause de la pertinence de cadre national et de sa souveraineté au regard d’hypothétiques échelles locales ou supranationales, souvent articulées à la dévalorisation de la puissance publique par rapport à l’initiative privée ? De quels leviers d’intervention dispose l’Etat pour la bifurcation indispensable du modèle de production et de consommation, et comment en faire l’acteur d’une nécessaire conflictualité avec les intérêts privés ?

  • Quelle puissance publique pour mettre en œuvre cette bifurcation ? : comment penser une planification qui, loin des caricatures sur l’étatisme, se conjugue avec l’implication, l’auto-contrôle et l’auto-organisation populaire, le renouvellement des structures de l’Etat et des services publics ? Quelle réflexion sur la fabrique du consentement démocratique à la bifurcation, la délibération collective sur les besoins avons-nous à opposer aux fantasmes plus ou moins légitimes sur une possible « dictature écologique » ?

Dans la hâte de voir les échanges se déployer, nous vous invitons d’ores et déjà à contribuer !

Composition du comité de pilotage  : Sarah Legrain, Francis Parny, Clémence Guetté, Hadrien Clouet, Helen Gilda-Duclos, Côme Delanery, Coline Maigre, Maxime Laisney, Jill Royer, Mathias Tavel, Anne-Sophie Pelletier, Jean-Christophe Sellin. À ce comité est associée une équipe thématique ad hoc, renouvelée en fonction des thèmes abordés (en l’occurrence pour la première session le binôme d’animation du groupe thématique « planification écologique »).

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