Communiqué de Manon Aubry, députée européenne et co-présidente de la GUE/NGL
23 milliards d’argent magique vont être gracieusement versés aux secteurs de l’aéronautique et de l’automobile : 5 milliards pour le seul Renault qui annonce “en même temps” supprimer 4 500 emplois en France, 7 milliards pour Air France qui continuera la plupart de ses vols internes au détriment du train.
Partout en Europe, les États signent des chèques en blanc pour sauver le monde d’avant, y compris s’il s’est installé durablement dans des paradis fiscaux, pollue impunément, ou rémunère grassement ses actionnaires.
Les aides d’Etat sont nécessaires pour éviter la catastrophe économique et sociale, surtout pour nos entreprises les plus fragiles comme les PME. Mais pour les grands groupes, elles devraient s’accompagner d’engagements contraignants systématiques.
L’eurodéputé insoumise Manon Aubry propose une liste de 10 contreparties pour enclencher la conversion des entreprises vers un modèle responsable et durable.
Payer leur juste part d’impôt et partager les richesses ! Il est inacceptable que de l’argent public vienne payer des dividendes, des bonus, ou des schémas d’évasion fiscale.
Protéger l’emploi et les travailleurs ! Il est inadmissible que l’Etat subventionne des plans de licenciement, des écarts de rémunération démesurés entre hauts et bas salaires, et des discriminations systémiques des femmes.
Engager la reconversion écologique de leur activité ! Il est anormal que la puissance publique n’exige pas la bifurcation de modèles économiques dépassés, en associant les salariés et en instaurant des objectifs climatiques contraignants.
Apprenons des erreurs de 2008 où le sauvetage inconditionnel des banques n’a pas changé d’un iota les pratiques qui avaient mené à la catastrophe. L’heure n’est plus aux “appels” et aux “invitations” : demandons des gages et enclenchons la transition !