Le monde fait face actuellement à une situation de pandémie, Mme Muriel Ressiguier alerte M. le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran sur les moyens mis en oeuvre pour faire face à la crise sanitaire. Après consultation du conseil scientifique, le gouvernement français a pris des dispositions d’ampleurs nécessaires pour tenter de mettre fin à la propagation du virus Covid-19. Une partie non négligeable de la population est encore exposée au virus, soit pour des raisons professionnelles car ils veillent au bon fonctionnement du pays, soit parce que leur entreprise a pris la décision de poursuivre son activité. Les plus précaires comme les sans-abris, les migrants ou les personnes incarcérées sont également particulièrement exposés.
Certains citoyens doivent continuer leur activité professionnelle notamment dans les domaines de l’alimentation, des transports, de l’administration, de la santé, de la collecte des déchets ou de la sûreté. Du fait de leur contact avec la population, ils s’exposent davantage au risque viral. Ils n’ont pas tous actuellement de quoi se protéger à cause du manque de matériels disponibles. Les personnels de santé sont encore plus exposés : le personnel des hôpitaux, des cliniques, des EHPAD, les professions libérales médecins et infirmiers, les aides-soignantes, les auxiliaires de vie, les pompiers, les ambulanciers … Il est donc vital que tout le matériel nécessaire à leur protection soient mis à leur disposition pour permettre d’endiguer la pandémie.
Concernant les sans-abris (900 000 personnes en France), les personnes migrantes, ou les prisonniers (71 000 détenus), leur situation est extrêmement préoccupante et des solutions spécifiques doivent être mises en place sans délais au vu de la propagation du virus Covid-19. De plus tout doit être mis en oeuvre pour assurer les besoins alimentaires des plus démunis.
Des solutions d’hébergement doivent être mises en place de toute urgence pour les personnes sans domicile et il est également nécessaire de revoir les conditions de vie dans les CRA dont la promiscuité constitue une mise en danger. La plupart des retenus ont un domicile et pourraient y être confinés, les autres doivent être relogés. Le gouvernement peut faire le choix de réquisitionner les logements vacants, des hôtels et de mettre à disposition des gymnases en nombre suffisants pour leur assurer les conditions sanitaires nécessaires. Le gouvernement a décidé de prolonger la validité des titres de séjour de six mois et c’est une bonne chose mais les centres de rétentions doivent être fermés.
Dans les prisons, au vu de la surpopulation carcérale, il est urgent que l’encellulement individuel soit désormais la règle. Par ailleurs, des solutions alternatives à l’enfermement de type Placement sous Surveillance Électronique (PSE) ou assignation à résidence pourraient être envisagées. Il est également nécessaire que des dispositifs permettant d’assurer la protection du personnel pénitentiaire et des détenus soient mis en place.
Ces quinze dernières années près de 69 000 lits ont été supprimés dans les hôpitaux, dont 4 200 en 2018. Les mouvements sociaux pour la défense d’un système de santé de qualité se sont succédés. Mais la politique de santé n’a pas changé depuis. Aujourd’hui les personnels soignants subissent le manque de moyens pour faire face à la crise sanitaire. Il est temps de revoir la politique de santé publique de la France.
Monsieur le ministre, dans quels délais seront mis en place les moyens de protections suffisants pour tous nos concitoyens qui sont particulièrement exposés et dans l’obligation de poursuivre leur travail ?
Enfin, suite à cette crise sanitaire sans précédent et afin de pouvoir être en mesure d’agir à l’avenir sereinement et efficacement le cas échéant, envisagez-vous de relocaliser voire de nationaliser certaines entreprises dans le secteur de la santé et de revoir votre politique de santé publique ?