« Le 15 avril 2019, un incendie de grande ampleur a ravagé la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Ce chef d’œuvre de l’architecture du Moyen-Age, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, au titre de divers critères dont celui du génie créateur humain, a subi d’irréversibles dommages. La vision de la flèche s’effondrant en direct sur les écrans de télévisions a provoqué une onde de choc ressentie bien au-delà de nos frontières.
Dès le 16 avril, le Président de la République s’est engagé à rebâtir Notre-Dame-de-Paris en 5 ans. Le Gouvernement, la Préfecture, la ville de Paris, l’Agence Régionale de Santé… Toutes les autorités parlaient alors de « patrimoine », de « reconstruction », beaucoup de « promesses de dons », mais personne n’évoquait dans les premiers jours les 400 tonnes de plombs contenus dans la structure de la Cathédrale, parties en fumées lors de l’incendie.
Or, aujourd’hui nous savons que la présence de plomb dans la structure de Notre-Dame-de-Paris est responsable de graves conséquences sanitaires. Effectivement, le dernier bilan présenté le 14 octobre 2019 par l’Agence Régionale de Santé et la Préfecture de Région, montre que 12 enfants sont contaminés au plomb et 78 sont sous surveillance médicale.
Les conséquences d’une contamination au plomb peuvent être désastreuses pour la santé. Les citoyens et les citoyennes confrontés à une contamination au plomb risquent d’être victimes de troubles cognitifs ou de troubles du comportement, notamment chez les enfants. Ceci présente également un risque d’effets néfastes sur les capacités de reproduction, à la fois chez les femmes et chez les hommes.
Des journalistes ont déjà mené l’enquête sur la contamination au plomb liée à l’incendie de Notre-Dame-de-Paris. Ils révèlent une absence de prise en compte de l’ampleur de la pollution au plomb par les autorités qui auraient tenté d’en dissimuler la réalité. Selon eux, les autorités se seraient rendues coupables de rétentions d’informations, voire de mensonges, par peur d’un ralentissement du chantier, ne permettant pas de tenir les engagements tenus par le Président de la République. Ou par peur que le quartier très touristique de Notre-Dame-de-Paris ternisse son image.
Je dépose aujourd’hui une proposition de résolution visant à créer une commission d’enquête afin de faire la lumière sur ce scandale sanitaire lié à la contamination au plomb suite à l’incendie de Notre-Dame.
J’aimerais savoir comment vous, en tant que préfigurateur de l’établissement public chargé de la conservation et la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, vous comptez prendre en compte ce problème qui inquiète et appelle à la responsabilité de toutes et tous ? »