En commission des affaires culturelles, je tente d’interpeller M. Attal, secrétaire d’Etat auprès du Ministère de l’Éducation sur les contestations qui entourent les réformes Blanquer. Coupé avant d’avoir pu poser ma question, je vous invite à la lire en intégralité :
” Monsieur le Président, Monsieur le secrétaire d’Etat, cher·e·s collègues,
J’aimerais revenir avec vous sur les deux textes majeurs portés par le Ministre Jean-Michel Blanquer, à savoir le Projet de loi pour une école de la confiance ainsi que la réforme du lycée et du bac.
Comme vous l’avez sans doute remarqué, ces textes sont loin de faire l’unanimité, que ce soit auprès du corps enseignant, des parents d’élèves ou encore des étudiants eux-mêmes. À juste titre !
- Pour le premier :
- On peut craindre qu’il ne porte atteinte à la liberté d’expression de la communauté éducative et ne fasse peser sur eux un climat de suspicion permanent.
- PLEC, c’est aussi des économies au détriment des enfants. Les écoles des quartiers populaires et des communes rurales laissées à l’abandon. Je tiens d’ailleurs à saluer les parents d’élèves de l’école primaire Saint-Alary à Saint-Girons dans ma circonscription, qui sont mobilisés depuis des semaines pour maintenir ouverte une classe de CP vouée à disparaître à la rentrée prochaine ! Ce sera la 3e fermeture en 3 ans pour cette ville sinistrée de 6000 habitants. Vous comprendrez alors que j’ai du mal à croire Monsieur le Ministre, lorsqu’il parle d’une loi « profondément sociale »…
- Enfin, les 100 000 accompagnants des élèves en situation de handicap, AVS et AESH), seront toujours précaires et peu formés.
- Concernant l’autre réforme sur le lycée, elle engendrera la fin du bac national, des suppressions de postes et une mise en concurrence entre les élèves et les établissements.
Depuis plusieurs mois, enseignants, parents d’élèves et lycéens se mobilisent pour revendiquer leur hostilité envers ces textes. Les manifestations et les grèves se multiplient, jusqu’à cet appel lancé par le SNES, qui menace d’une grève des enseignants le premier jour du bac.
Pour l’instant, les seules réponses apportées sont les tentatives d’intimidations et la répression excessive et injustifiée. Je ne prendrai qu’un exemple, celui d’enseignants venus manifester pacifiquement le 23 mai dernier avec une banderole devant la Préfecture de Toulouse et qui ont été gazés et matraqués. Neuf d’entre eux ont également été arrêté et relâchés depuis sans poursuite. Rien ne justifiait de tels actes et les cas similaires ne manquent malheureusement pas.
Ainsi, Monsieur le secrétaire d’Etat, pour l’avenir de nos jeunes concitoyens et celui de toute une profession en proie au doute et au mépris, le Ministère de l’Education compte-t-il rester sourd à ces appels ou bien entend-t-il tirer les leçons de ces mobilisations et engager de nouvelles réflexions ?“