Communiqué de Danièle Obono et Eric Coquerel le 03 avril 2019
Plus d’un millier de réfugié∙es à la rue. Plus d’un millier de femmes et d’hommes dorment dans des campements de rue à la porte de La Chapelle et porte d’Aubervilliers.
Ces personnes espéraient simplement un accueil digne au « pays des droits de l’Homme », après des exils souvent forcés, toujours périlleux, parfois mortels. Et la France, une des plus grandes puissances de ce monde, les accueille au milieu des poubelles et des rats.
La porte de la Chapelle concentre toutes les misères. Les réfugié∙es s’entassent au milieu des autres déshérité∙es le long des bretelles et des ponts de l’autoroute et du périphérique.
Cet hiver, une partie d’entre elles et eux ont pu être mis à l’abri. Mais en ce début de mois d’avril, avec la fermeture des hébergements d’urgence, la situation se dégrade. Depuis la loi « Asile Immigration » votée cet hiver, depuis les nouvelles directives de l’Etat, la situation ne fait qu’empirer. Il y a deux jours, une femme en est morte.
Puisque l’Etat les a abandonné∙es, chaque jour des centaines de bénévoles se relaient pour apporter une aide morale, matérielle et alimentaire dans un contexte très difficile. Désormais, même ces bénévoles sont contrôlé∙es par la police.
Cette situation ne peut plus durer. Nous demandons à ce que l’Etat assume ses responsabilités et mette à l’abri dans des conditions dignes ces migrant∙es, en élaborant un plan d’urgence. Il faut rapidement ouvrir des centres d’accueil dignes de ce nom. Plus globalement, il faut en finir avec cette politique sécuritaire à la fois inhumaine et inefficace : à la porte de la Chapelle comme ailleurs, c’est elle qui sème le chaos.