Encore une semaine hallucinante en Macronie : l’affaire Benalla rebondit ; des enregistrements confirment tout : le parjure, la guerre des services, l’arrogance et l’affairisme. Les médias sont perquisitionnés, nouvelle preuve d’autoritarisme du du régime.
Emmanuel Macron en campagne
Pendant ce temps le président de la République s’affranchit de toute réserve ; il câline quelques journalistes en crachant son mépris pour « Jojo le gilets jaune » et le « boxeur gitan », Christophe Dettinger, réputé incapable de s’exprimer. Il fait campagne pendant des heures aux frais du contribuable et au mépris de toute équité.
Le grand débat rebat les oreilles de tout le monde. Emmanuel Macron fait son one man show ici et là ; les chaînes d’information en continu diffusent ; les éditorialistes s’extasient… Cela serait normal ?
Sauf que le grand bla-bla va bien devoir finir un jour. Dès lors, pour le gouvernement, la question se pose : comment prolonger l’effet chloroforme du « grand débat » ?
Dans ces conditions, le gouvernement lance un ballon d’essai dans la presse : et si on proposait un référendum ?
Poser la question pour souffler la réponse
La manœuvre est grossière ! Après avoir fait semblant de débattre en sélectionnant les invités et les questions ; les marcheurs rêvent de faire semblant de consulter le peuple. Encore une fois, tout l’enjeu est de savoir qui tient la plume pour poser une question. Comme dans les sondages par téléphone aux questions orientées, on imagine bien quel genre de question Macron pourrait s’amuser à soumettre au vote. « Compte tenu de l’impératif d’économie et de bonne gestion, quel service public devons-nous abandonner ? »
Au bout du compte, Emmanuel Macron cherche encore à brouiller les pistes. Son projet politique ne survit que dans la confusion. Dès qu’il apparaît clairement, c’est la révolte. Pourtant le référendum d’initiative citoyenne est une revendication forte de l’ensemble des gilets jaunes. Comme l’instauration du RIC figurera parmi les propositions de loi défendues à l’Assemblée par le groupe de la France insoumise le 21 février prochain, le gouvernement ne veut pas paraître en reste.
Référendum d’Initiative Présidentiel contre Référendum d’Initiative Populaire
En réalité, Macron, veut tenter un nouveau tour de passe-passe : substituer un référendum d’initiative présidentielle au référendum d’initiative populaire. Et alors RIP pour le RIC !
Redemandons-nous que veulent les gilets jaunes ? Que voulons-nous ? Non pas trancher des questions choisies par d’autres ! Mais que le peuple s’empare lui-même des sujets qui l’occupent ? Tout le monde sait bien que « poser une question, c’est déjà y répondre ». Si Macron pose sa question, il aura la réponse qu’il attend. Si c’est le peuple qui pose la question, alors la réponse sortira bel et bien du peuple.
Etouffer les européennes
Ayons aussi à l’esprit le fait que ce référendum dont on rêve à l’Elysée, aurait lieu au moment de l’élection européenne : un excellent moyen de tenter de couvrir les deux seules questions qui vaillent. La politique de Macron est-elle bonne ? Le bulletin France insoumise est-il le meilleur moyen d’y mettre un frein ?