Edito de Matthias Tavel, candidat aux élections européennes, publié dans l’Heure du Peuple, le 7 janvier 2019.
Le mirage d’une France confisquée par les libéraux et les nationalistes comme au 2e tour de la présidentielle 2017 s’effondre sous les coups de l’irruption citoyenne. La demande populaire mêle partage des richesses, urgence climatique, exigence démocratique et de dignité. Rarement situation n’aura autant confirmé la pertinence de la France insoumise. Le choix des insoumis de mener campagne en 2019 pour la 6e République, la règle verte, et les services publics et la gratuité en témoigne.
Le fond de l’air est à l’insurrection citoyenne : gilets jaunes, gyros bleus, blouses blanches, stylos rouges et pétition verte forment un camaïeu stimulant pour qui conçoit la politique comme une action de conviction et non comme la gestion d’une rente de situation. Derrière chacun de ces mouvements divers pointe une ligne de haute portée.
Les gilets jaunes réclamant la hausse des salaires et le rétablissement de l’ISF font tomber les masques. Le pouvoir cherche l’étouffement dans un « grand débat » autant que l’affrontement autoritaire. Marine Le Pen confirme qu’elle ne veut pas de hausse du SMIC. Et le président de la Banque centrale allemande Jens Weidmann se permet de rappeler au gouvernement français ses engagements en matière de déficit. Le tableau est complet. Le partage des richesses devra faire exploser ces trois obstacles y compris le verrou austéritaire allemand drapé dans les traités européens. Les élections européennes du 26 mai prochain permettront de dire à la fois « stop Macron » et « stop l’UE » !
La seconde vague citoyenne est écologiste. Les gilets jaunes avaient déjà convergé avec les marches pour le climat. La pétition « l’affaire du siècle » lancée par quatre ONG avoisine désormais les 2 millions de signatures. Record absolu en France. Elle aussi vise juste. En soutenant un recours en justice contre l’Etat pour « carence fautive », cette pétition exige l’intervention publique à l’opposé du capitalisme vert, et l’action de l’Etat loin de l’absurde slogan selon lequel on ne pourrait agir que local ou européen. C’est bien la responsabilité des gouvernants successifs qui est visée : libéraux et productivistes, locaux, nationaux et européens sont en accusation !
La bataille climatique comme celle pour la justice sociale ne peuvent être gagnées que par un coup de balai démocratique. La monarchie présidentielle condamne à tenir le peuple à distance pour ne servir que les amis du roi, Benalla en tête. Pétition citoyenne, référendum d’initiative citoyenne, campagne d’inscription sur les listes électorales désormais possible jusqu’au 31 mars sont autant de coups de canif contre le carcan de la 5e République. Dans la rue comme dans les urnes, c’est un formidable défi pour qui aspire à fédérer le peuple. Le travail sérieux et opiniâtre peut mener loin. Avec la boussole de l’insurrection citoyenne, demain est à nous.