Après dix longs jours sans Ministre de l’Intérieur, le remaniement a donc finalement eu lieu. Nous avons eu droit à un combat entre Edouard Philippe et Emmanuel Macron pour savoir qui donnerait les meilleurs portefeuilles ministériels à ses ami.e.s. Le problème de ce gouvernement n’est pas sa composition, mais la politique autoritaire et néfaste pour le pays qu’il mène.
En réalité, il ne s’agit pas vraiment d’un remaniement. Le président et le premier ministre ont simplement été contraints de combler les postes abandonnés par les déserteurs de la macronie et de remplacer ceux occupés par des ministres dont les affaires judiciaires commençaient à se faire trop bruyantes. Pas de déclaration de politique générale, pas de changement en profondeur : circulez, il n’y a rien à voir. Emmanuel Macron s’est fendu d’une allocution présidentielle, sans relief, où il promet de ne pas changer de cap.
En parallèle de ces quelques arrangements entre ami.e.s, les travailleuses et travailleurs se sont réuni.e.s mardi 9 octobre pour exprimer leur colère. Ils étaient 50 000 dans les rues de la capitale, 1400 à Pamiers, à l’appel de la CGT et de FO. En France c’est plus de 200 villes où l’on a manifesté contre la politique du gouvernement. Pour mémoire, la dernière fois que ces deux syndicats ont appelé à une marche du même type, seulement 15 000 personnes s’étaient mobilisé.e.s. Ce genre de rassemblement est essentiel pour construire un mouvement social et sociétal de grande ampleur.
Je n’ai malheureusement pas pu participer à cette mobilisation interprofessionnelle. Ce jour là, j’étais dans l’hémicycle pour débattre de la loi sur les « fausses informations ». Nous avons proposé une nouvelle fois la création d’un conseil de déontologie des médias, pour faire cesser les abus et proposer quelque chose de plus sérieux que la loi sur les « fake news » de la majorité En Marche.Françoise Nyssen, alors encore ministre de la culture, a accepté d’ouvrir une mission sur la création d’un conseil de déontologie des médias ! A nous maintenant d’assurer la réussite de cette mission et la mise en place du conseil. Il faudra redoubler d’efforts pour que cette annonce ne soit pas simplement un écran de fumée mis en place par le gouvernement. Cela dit, nous pouvons être fiers du travail accompli.
Cette même semaine, nous avons également assisté à la scission du parti socialiste et au départ d’Emmanuel Maurel et de Marie-Noëlle Lienemann. Il sont évidemment les bienvenus dans une convergence avec la France Insoumise, pour partager nos combats et faire appliquer l’Avenir en Commun. Nous avons toujours été ouvert aux autres, c’est le propre de notre mouvement. Nous avons un programme écologiste, humaniste et citoyen. Nous continuerons à nous engager pour faire appliquer ce programme, qui a été construit par les citoyen.ne.s et approuvé par elles et eux, avec toutes les forces politiques de bonne volonté.
Je tiens à terminer mon édito en parlant des infâmes attaques dont Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise ont été victimes. Elles n’ont, évidemment, aucun fondement sérieux et nous visent uniquement parce que nous sommes la première force d’opposition du pays. Les perquisitions au siège de la France insoumise, chez Jean-Luc Mélenchon et chez d’autres dirigeant.e.s et militant.e.s du mouvement sont une tentative d’intimidation révoltante de la part du pouvoir en place. Nous n’avons rien à cacher, nous n’avons jamais triché. Cette épreuve ne fera que renforcer la certitude que nous menons un combat juste. La police politique du gouvernement n’y changera rien.
Pendant ces quelques jours de tumultes, j’étais à Genève, à l’occasion de l’Assemblée générale de l’Union Interparlementaires (UIP), où j’ai pu m’exprimer sur le rôle primordial des parlements dans la promotion de la paix et du développement à l’ère de l’innovation et du changement technologique. Ainsi, j’ai appelé l’ensemble des parlementaires, représentants des peuples du monde, à concevoir en toute fraternité et universalité, une charte éthique des pratiques transhumanistes, et à se doter de tous les moyens pacifiques nécessaires pour y parvenir.
Ce rendez-vous permet de rappeler que la France a un rôle à jouer dans le concert des nations, et que notre voix compte.