Il se dit que les prescriptions si amères des « médecins » du FMI, de la BCE, et de la Commission européenne (l’ex-Troïka) portent leurs fruits, que les courbes s’inversent, que la Grèce va mieux. La réalité est cependant tout autre : le pays s’enfonce dans le sous-développement, la misère s’étend, son système de santé se délite. La réduction apparente des déficits du budget primaire, c’est-à-dire hors des énormes frais de remboursement de la dette n’est qu’un leurre. Le pays se meurt !
Une nouvelle orientation est nécessaire, celle d’un nouveau modèle de développement qui protège la nature et les biens communs, qui réhabilite en un seul tenant la démocratie, les activités productives, les compétences et la dignité de tout un peuple.
Sortir le peuple grec de cette précarité mortifère est avant tout d’ordre politique, mais la situation actuelle appelle à des actions de solidarités menées dans l’urgence. En particulier dans le domaine social, celui de la santé.
Partout en Europe, les politiques néolibérales mettent en danger la vie et la santé des gens. L’accès à des soins de qualité pour toutes et tous, est de plus en plus limité, à cause de coupes sombres dans les budgets de santé et du démantèlement de la protection sociale nationale.
Ces restrictions sanitaires indignes font vivre au peuple grec une catastrophe sociale et humanitaire : 30% de la population n’a plus de couverture sociale, de nombreux hôpitaux et services de santé ferment, les déserts médicaux couvrent d’immenses territoires, les droits à la sécurité sociale sont supprimés après un an de chômage alors que celui-ci concerne 20% de la population et près de 40% des moins de 25 ans. Les effectifs des personnels de santé ont baissé d’un quart et leur salaire de 50%. Une part importante de la jeunesse, les plus diplômé·e·s, quittent le pays.
Il serait urgent d’établir un service public gratuit universel, contre la marchandisation de la santé qui met les vies en danger ! Et cela dans de nombreux autres pays européens !
Face à cette situation mortifère et d’extrême urgence, la solidarité populaire se développe dans le pays sous forme d’ouvertures de pharmacies et de dispensaires sociaux autogérés (par des bénévoles : médecins, personnels de santé…). Mais les besoins qu’ils sont appelés à couvrir dépassent les moyens dont ils disposent et font appel à la solidarité internationale.
En Europe et en France, les mouvements de solidarités permettent l’envoi de médicaments, de matériel médical et des fonds collectés. Depuis 4 ans, de nombreux convois (voitures, fourgonnettes, etc.) partent de différentes régions pour se diriger vers ces centres. Un collectif de solidarité Franco-grec sur la santé existe depuis plusieurs années maintenant et regroupe de nombreux actifs un peu partout sur le territoire… Comme souvent, les insoumis·es prennent part à ces initiatives citoyennes de solidarité et n’hésitent pas apporter leur aide.
C’est le cas pour le convoi toulousain qui partira le 2 octobre prochain, associant citoyen·ne·s, associations et insoumis·es. Une fourgonnette comprenant du matériel médical qui s’ajoutera aux nombreuses caravanes solidaires qui partent régulièrement de plusieurs villes de France… Les frais de ce déplacement militant sont assurés dans leur intégralité par les convoyeur·se·s : Élise, Pierre, et Georges mais un appel aux dons est réalisé en amont pour soutenir les dispensaires grecs autogérés. A leur retour, un événement est d’ores et déjà prévu en lien avec la Pharmacie Humanitaire Internationale pour faire un compte-rendu de ce voyage et alerter sur les conséquences des politiques austéritaires en Grèce, notamment sur la santé. N’hésitez pas à soutenir leur démarche.