Chère Muriel,
Je tiens ce soir à t’apporter officiellement tout mon soutien, suite aux accusations et mises en cause indignes de la part de certaines personnalités à ton encontre, concernant les événements qui ont eu lieu samedi dernier, lors de la manifestation lancée par une coordination étudiante contre la loi relative à l’Orientation et à la Réussite des Etudiants, dite loi Vidal.
En effet, je trouve totalement malhonnête et immoral la façon dont le premier magistrat de la ville de Montpellier a osé te mettre directement en cause, en t’accusant d’accommodement vis-à-vis des individus qui ont provoqué des dégâts importants en marge de cette manifestation.
Il est également honteux d’accuser, comme il l’a fait, les manifestants présents samedi, « d’attiser les haines », simplement parce qu’ils venaient protester contre le déferlement de lois iniques qui remettent en cause, chaque jour davantage, l’ensemble de notre modèle social français.
Ces amalgames ne sont que manipulations politiciennes qui n’ont pour objectif que de tenter de salir et discréditer notre mouvement citoyen et humaniste, et d’interdire toute manifestation et expression d’une opposition, alors que le Maire de Montpellier, lui, soutient officiellement une majorité qui détruit tout depuis bientôt un an.
Quant aux commerçants du centre-ville de Montpellier, qui ont subi des dégradations, et qui lancent une pétition pour appeler à ta démission, ils devraient plutôt se demander pourquoi aucune force de police n’était déployée dans ces quartiers pour en assurer la protection, sachant le risque de débordements lié à la présence de ces individus masqués et cagoulés. Ils devraient aussi se demander qui a ainsi décidé de cette absence des forces de l’ordre.
Bien entendu, comme tu l’as dit toi-même chère Muriel, nous ne cautionnons absolument pas toutes ces violences et ces destructions. Nous croyons davantage au pouvoir des idées et des mots qu’à celui des pavés. D’ailleurs, outre le fait que les pavés qui volent en ce moment à proximité des manifestations soient inacceptables, ceux-ci sont également contre-productifs, en termes de message. Il serait bon d’ailleurs à mon avis, si ces gens en cagoules ont de vraies revendications sociales, tout comme les manifestants, qu’ils se rendent enfin compte qu’ils brouillent le message de nos revendications et gênent les manifestants.
Je souhaite enfin terminer ce communiqué en affirmant que la vraie violence, c’est celle qui est aujourd’hui subie par une grande partie de la population française, celle subie par les travailleurs dont on supprime progressivement les droits et les protections, celle subie par les chômeurs que l’administration traque toujours davantage, celle subie par les personnels hospitaliers et des EHPADs qui souffrent de ne pouvoir exercer leurs métiers dans des conditions normales, celle subie par les fonctionnaires, en général, qui n’ont plus les moyens de travailler normalement (Police, Justice, Enseignement…), celle subie par les jeunes, lycéens et étudiants, qui subissent une pression toujours plus grande pour pouvoir se faire une place, dans un système qui veut les mettre toujours plus en concurrence les uns contre les autres, et enfin celle subie par les réfugiés, demandeurs d’asile, que l’on enferme de plus en plus longtemps en les privant de toute liberté.
Toute cette violence a aujourd’hui une seule véritable origine, c’est la politique de M. Macron et de son gouvernement, qui restent sourds à toutes les doléances et toutes les souffrances du peuple.
Non, nous ne céderons pas, ni à ces provocations politiciennes, ni à ces intimidations, dans notre combat juste et solidaire, pour la sauvegarde de notre modèle français, de nos libertés fondamentales et de tous nos acquis sociaux qui datent, pour la plupart, des combats de nos anciens du siècle dernier et principalement de 1936 et 1945. Nous continuerons le combat, n’en déplaise aux réactionnaires et aux néo-libéraux ravageurs.
Conseiller Municipal de Baillargues et ancien candidat pour la France Insoumise aux Législatives, 3ème circonscription de l’Hérault.