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La Fête ne fait que commencer !

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Quel succès que la « Fête à Macron » ! Pour celles et ceux qui n’ont pas pu prendre part à cette marche festive, d’une gaieté extraordinaire, la meilleure preuve de ce succès ce sont les attaques coordonnées du gouvernement et de la majorité pour tenter de nous discréditer. Devant ce succès éclatant, leurs tentatives ont quelque chose de pathétique. L’une parle de grammaire et aurait voulu lire « fête de Macron » plutôt que « fête à Macron » ; l’autre a peur de son ombre et découvre qu’au carnaval, on brûle les rois en effigie… C’est trop de violence pour les belles personnes qui sont en panne d’arguments. Dans notre camp, on se pince en voyant le niveau des arguments et chacun.e rit de penser qu’au train où vont les choses l’ancien maire de Lyon, Gérard Collomb, va peut-être devoir interdire les spectacles de Guignol qui rosse un policier : évident appel à l’émeute.
Comme à chaque fois, il faut aussi faire avec la querelle des chiffres. Nous disons 160 000 personnes ; la préfecture 40 000 ; les journalistes sous-traitent à une entreprise privée le soin de faire leur travail et le cabinet en question arrive au chiffre de 38 900 : ébouriffant ! Cette façon de faire est parfaite : là où la marge d’erreur devrait être de plusieurs centaines, ceux-là sont capables de trancher à la centaine près et sans faire connaître leurs formules de calcul. Ceux qui les paient et utilisent leurs « informations » pour se donner les dehors de l’impartialité ne se rendent pas compte qu’ils se discréditent un peu plus auprès de dizaines de milliers de personnes.
Au fond, le chiffre est secondaire : celles et ceux pour qui c’était une première en sont ressorti.e.s tout revigoré.e.s ; l’énergie s’est communiquée à chacun.e et nous voilà rechargé.e.s pour la prochaine échéance. Pour les autres, un peu d’expérience permet de jauger la mobilisation et de sentir que le défi a été relevé. L’envie de ne pas baisser les bras, de nouer ensemble la colère et l’enthousiasme ont produit un mélange enthousiasmant.
Ce palier franchit, c’est la mobilisation du 26 mai qui doit orienter nos actions. Son principe avait été validé le jeudi 3 mai, si bien que samedi, les faits ont parachevé d’emporter toute éventuelle réticence. Jean-Luc Mélenchon a pu redire ce qui avait été annoncé auparavant par d ‘autres : dans le même esprit que le 5, sans rien céder aux querelles de clocher, le 26 mai prochain chacun.e viendra avec sa raison de dire « Stop à Macron » : santé, transports, éducation, enseignement supérieur, pouvoir d’achat, aide au logement, retraites, suppression de l’ISF, dans tous les domaines il y a une bonne raison de vouloir mettre un coup d’arrêt à la politique de Macron, cette destruction méthodique et acharnée du modèle social français.
Parmi toutes ces raisons, une est moins souvent évoquée et je veux m’y attarder. Dans le contexte actuel, le risque de guerre généralisée est tout à fait réel. Nous ne sommes des enfants qui criions au loup ; il ne s’agit pas de jouer à se faire peur. Bien au contraire, il est impératif de regarder le monde avec sang froid et agir pour la paix : cela veut dire pour la France, agir en toute indépendance ; restaurer d’intermédiaire de bonnes foi entre les pays qui s’affrontent. Or, contrairement à ce qu’il prétend dans la presse, Emmanuel Macron n’a absolument pas rendu à la France l’indépendance nécessaire à la défense de ses intérêts et de la paix mondiale.
Dans le dossier iranien, ses positions alternent selon l’interlocuteur. L’accord dit « de Vienne » qui avait été trouvé pour mettre fin au programme nucléaire iranien a été respecté ; aujourd’hui, Israéliens et Etasuniens s’inquiètent de l’influence de l’Iran dans la région et voudraient renégocier un nouvel accord. Agir de cette façon est impossible sans rompre le peu de confiance qui existe avec l’Iran. C’est enfantin : imaginez un instant une négociation qui aboutit ; quelques mois plus tard, il est inconcevable de dire « pouce »… C’est pourtant très exactement ce qui se passe ; mais ici, la rupture de l’accord pourrait conduire à la guerre. Emmanuel Macron avait d’abord dit que l’accord devait être respecté par tous mais désormais lui-même accepte l’idée qu’on pourrait discuter d’un autre sujet que du nucléaire. Qu’il le veuille ou non, il met ses pas dans ceux de Trump et Netanyahu. Dans 5 jours expire l’ultimatum lancé par les Etats-Unis pour obliger à de nouvelles négociations. On comprend que les Iraniens n’en veuillent pas : à supposer qu’elles aboutissent, comment croire que le nouvel accord pourrait tenir plus longtemps que le précédent ?
En Syrie, l’incohérence est totale ; Emmanuel Macron nous a fait avancer dans l’inconnu en décidant de frappes militaires sans l’aval des Nations Unies. Les ratés des missiles employés dévoilent aux yeux du monde une vulnérabilité pour le moins gênante. Aujourd’hui, il dit dans la presse ne pas vouloir cibler le « régime [syrien] en tant que tel ». On a envie de répondre « qui d’autre ? » Cette fois encore il s’est aligné sur la position étasunienne et tout le monde a le sentiment que dans la circonstance les Russes se sont montrés bien raisonnables en refusant l’escalade…
Enfin, il y a la guerre au Yémen. Personne n’en parle ou presque dans les grands médias. Et pourtant les Nations unies l’identifient comme la plus grave crise humanitaire en cours sur la planète. La guerre que livre l’Arabie saoudite là-bas pour contrer l’influence de son rival iranien est criminelle, presque personne ne le conteste. Pourtant, Emmanuel Macron a reçu en grande pompe le prince héritier saoudien. Pire encore, les contrats d’armements entre nos deux pays n’ont pas été suspendus alors que la loi française interdit de fournir des armes à une puissance en guerre. Dans ce domaine aussi, Emmanuel Macron cultive l’hypocrisie. Il dit une chose et « en même temps » en fait une autre. A cela aussi, le 26 mai nous permettra de dire « stop ».

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