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Question au gouvernement - Impacts négatifs du développement des centres commerciaux périphériques

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M. Michel Larive attire l’attention de M. le ministre de la cohésion des territoires sur les impacts négatifs du développement tous azimuts des centres commerciaux périphériques. Malgré un léger ralentissement observé depuis quelques années, les surfaces commerciales s’accroissent encore, à un rythme environ deux fois plus élevé que la croissance annuelle de la consommation. De nouveaux centres commerciaux voient le jour chaque année, échappant semble-t-il à toute vision politique cohérente et concertée d’aménagement du territoire et de la ville. Ce déséquilibre conduit à une augmentation importante de la vacance commerciale qui touche d’abord les centres urbains, avec un taux avoisinant les 10% en moyenne. Comme le soulignait le rapport CGEDD en mars dernier, le développement de surfaces commerciales en périphérie des villes entraîne l’artificialisation de terres dont la vocation était jusque-là agricole et/ou récréative, et qui de surcroit sont souvent riches en termes de biodiversité. En plus de sa consommation de terres arables et de la destruction d’espèces remarquables qu’elle engendre, l’implantation de ces surfaces commerciales a un impact paysager indéniablement négatif. Le bilan en termes d’emplois créés par ces centres commerciaux péri-urbains est lui aussi mitigé. Dans la plupart des cas, le solde est faible voire négatif, comme l’ont brillamment illustrés David Neumark, Junfu Zhang, et Stephen Ciccarella dans leur étude sur Wall-Mart publiée en novembre 2005. Il semble en revanche que les centres commerciaux représentent une manne financière intéressante pour leurs promoteurs qui montent ces projets, et une source de revenus fiscaux séduisante pour certains élus. L’activité spéculative en effet se porte bien, en dépit du fait que la croissance du secteur et la fréquentation ne soient plus au rendez-vous depuis plusieurs années déjà. Néanmoins, pour reprendre les termes du rapport précité : « Le découplage constaté entre la performance financière des actifs commerciaux et leur performance effective conduit à s’interroger sur la pérennité de ce modèle économique, ce qui peut également poser la question de son impact sur le développement durable, notamment à travers un risque de prolifération des friches commerciales. » Considérant tout ces éléments, il lui demande ce qu’il pense de l’idée d’instaurer un moratoire sur la création de nouveaux centres commerciaux, en attendant que de nouveaux outils de diagnostic et de régulation soient mis en place pour contrôler l’urbanisme commercial.

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