Communiqué de presse du groupe LFI-NUPES
E. Macron vient de porter un nouveau coup à la crédibilité de la dissuasion nucléaire française.
Dans une rencontre avec les jeunes à l’initiative du groupe de presse Ebra, E. Macron a déclaré « Je suis pour ouvrir ce débat, qui doit donc inclure la défense anti-missile, les tirs d’armes de longue portée, l’arme nucléaire pour ceux qui l’ont ou qui disposent sur leur sol de l’arme nucléaire américaine. Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège véritablement de manière crédible. »
Ces déclarations succèdent aux propos tenus en Suède dont beaucoup refusaient de voir qu’ils marquaient un tournant inacceptable.
Une nouvelle fois le président embrouille tout. On peine désormais à comprendre s’il est prêt à faire entrer la France dans la planification nucléaire de l’Otan ou s’il prévoit de partager la dissuasion nucléaire française avec les états de l’Union Européenne.
Dans un cas comme dans l’autre, cela serait un abandon de la doctrine de dissuasion nucléaire française.
En effet, comment croire à un partage de la dissuasion. Un parapluie nucléaire collectif reste toujours dans la main et aux ordres de celui qui l’actionne. Personne ne peut croire qu’un pays engagerait le feu nucléaire pour la défense d’un autre en s’exposant ainsi lui-même à la riposte. C’est bien pourquoi la France s’est dotée de sa propre arme nucléaire. Sa doctrine reste de ne jamais avoir a s’en servir sans avoir été elle-même mise en danger dans ses intérêts vitaux qu’elle seule connait et que lui confie son peuple sous le contrôle duquel elle agit. Souveraineté, indépendance et dissuasion sont intimement liés. C’est pourquoi il est inutile d’aller plus loin que les engagements de solidarité déjà contenus dans les traités de l’Union européenne. Décider à 27 d’un système de défense mettant en œuvre de telles armes est une vue de l’esprit dangereuse et une illusion impraticable.
Le président de la République commet une faute grave qui fragilise la position militaire pacifique de la France.
La France insoumise refuse cette façon d’agir d’apprenti sorcier, qui conduit à disséminer l’usage de l’arme nucléaire et accroître les risques de conflit. Elle exhorte le président à ne pas aller plus loin sans une décision du peuple français lui-même.
