Procès de France Info contre Mélenchon : la déontologie de la radio d’État en question

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Mardi 11 janvier, la radio d’État France Info a fait condamner Jean-Luc Mélenchon, parlementaire et candidat à l’élection présidentielle, pour un délit d’opinion. C’est la première fois que l’entreprise publique de l’information attaque un dirigeant politique en justice sur un sujet ayant trait au débat public. En le faisant, France Info a choisi d’être non pas un simple observateur ou commentateur mais bien un acteur de la campagne présidentielle. C’est une grave atteinte à la liberté d’expression.

Rappelons les faits. La semaine du 16 octobre 2018, concomitamment aux perquisitions disproportionnées contre la France insoumise et le président de son groupe parlementaire, France Info publiait un sujet sur les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Ce sujet comportait de nombreuses erreurs. Jean-Luc Mélenchon, en tant qu’ancien candidat à l’élection présidentielle et président de groupe à l’Assemblée nationale, s’est adressé aux militants insoumis pour contester les conclusions salissantes de France Info et leur demander de répercuter partout cette réfutation. Il les a traité dans l’émotion du moment de « menteur » et « d’abrutis ». Pour cela, il est condamné à verser 3000 euros de dommages et intérêts à Radio France et 2000 euros de frais de justice et 500 euros d’amende avec sursis. Il a fait appel de cette décision. 

Chacun se souvient de caractère exceptionnellement tendu des jours concernés. L’utiliser pour obtenir, plus de 3 ans après, la condamnation d’un candidat de l’élection présidentielle en pleine campagne est une manoeuvre politique. De la part d’une entité censée représenter le service public de l’information, cette méthode pose de sérieuses questions. Ce genre d’actions a-t-il vraiment à voir avec la déontologie du métier ?

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