Sans surprise hélas, le discours d’Edouard Philippe hier à l’Assemblée Nationale a fini de nous glacer le sang.
La présentation du plan de déconfinement par le 1er ministre a été suivie par un simulacre de débat et un vote qui de toute façon était seulement symbolique et n’engageait pas la responsabilité du gouvernement qui avait choisi d’appliquer l’article 50-1 de la constitution.
Ce débat sur le plan de déconfinement, prévu le mardi 5 mai, a été soudainement avancé au 28 avril à 15h. Exit donc le débat sur l’application StopCovid, qui figurait initialement à l’ordre du jour. La démocratie n’est pas seulement confinée, elle est piétinée !
Sur le fond, nous avons assisté à un discours navrant. Le flou artistique reste de mise, confirmant la sensation que le gouvernement navigue à vue, sans réelle planification du déconfinement et en transférant sa responsabilité sur chaque citoyen en cas d’échec. Pas un mot sur la contribution des plus riches à l’effort national.
Oubliés, les plus vulnérables touchés de plein fouet par la crise sanitaire. Oubliés, les 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Oubliés, “ceux qui ne sont rien” et ne peuvent plus payer leur loyer ni manger à leur faim.
Pendant ce temps là, à 14h30, débutait l’assemblée générale ordinaire des actionnaires de Sanofi, à huis clos. Le groupe pharmaceutique, dont le chiffre d’affaires a fortement augmenté pendant la crise sanitaire grâce à la production du Doliprane, a voté le versement de près de 4 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires. Il n’est pas le seul groupe à avoir fait ce choix.
Les injustices criantes et la brutalité de ce monde là sont insupportables. Assez ! Nous n’en pouvons plus. Nous n’en voulons plus. Il est temps de se rassembler, pour construire ensemble un monde humain et digne.
Muriel Ressiguier,
Députée de l’Hérault