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Punaises de lits, ce fléau qui nous unit

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visuel punaise de lit

Article de l’Intercollectif « Punaises de lits ». Retrouvez également toutes les informations sur la campagne de La France insoumise contre les punaises de lits à cette adresse.

Petites mais redoutables, les punaises de lits nous font vivre un enfer. Elles ne font que quelques millimètres mais résistent aux traitements chimiques, extrêmement nocifs tant au niveau de la santé (au point qu’il nous faut partir 24h de notre logement) que de l’environnement. Elles se multiplient à raison de plusieurs milliers d’œufs par jour et peuvent vivre 3 ans sans manger. Leur nourriture, c’est notre sang. Mais contrairement aux moustiques, elles nous attaquent lorsque nous sommes le plus vulnérable : pendant notre sommeil. Les démangeaisons sont si intenses qu’elles nous empêchent de dormir. C’est un tel enfer à vivre que les victimes développent des troubles anxieux, des dépressions graves avec à la clé des arrêts maladies, des pertes d’emplois, des séparations, des déscolarisations d’enfants et bien d’autres conséquences lourdes dans la vie des victimes. Leurs piqûres très irritantes peuvent provoquer des allergies, parfois potentiellement mortelles comme des œdèmes de Quincke ou des crises d’asthmes.

À Marseille, des quartiers entiers sont infestés. De nombreux lieux publics comme des services d’hôpitaux, des résidences étudiantes, 12 écoles, la prison des Baumettes, des cinémas ou plus récemment la bibliothèque l’Alcazar en plein cœur de la ville ont été touchés. Si l’insalubrité du logement peut favoriser ces parasites qui se cachent dans les trous des plaintes ou des murs, les tapisseries déchirées, les bois, les carreaux cassés et des milliers de recoins sombres de nos logements elles n’ont pourtant rien à voir avec notre hygiène. On en trouve dans tous les quartiers de la ville mais les particuliers doivent faire appel à des entreprises privées qui facturent des traitements chimiques si chers (entre 400 et 2000€) et si peu efficace (il faut faire plusieurs lignes de traitements) que seuls les plus riches peuvent se payer le luxe de s’en débarrasser. Pourtant il existe des moyens techniques pour en venir à bout. Les punaises ne supportent pas les températures extrêmes et peuvent être détruites, avec leurs œufs, par de la vapeur sèche à plus de 120°C. C’est le moyen le plus simple et le plus écologique de venir à bout de ce problème.

En France, on estime que 400 000 lieux sont touchés 

Malgré cela, elles se répandent de manière exponentielle. Favorisées par l’augmentation de notre mobilité, elles sont devenues un problème sanitaire mondial. En France, on estime que 400 000 lieux sont touchés et le nombre de cas déclarés l’année dernière a augmenté de 150%. L’absence de réponse coordonnée des pouvoirs publics qui refusent d’y voir autre chose qu’une simple nuisance et qui s’occupent uniquement de désinfester les lieux publics (avec une latence importante qui aggrave le problème). Face à cet attentisme politique, la France insoumise a lancé cet été une campagne nationale contre les punaises de lits sous l’impulsion de notre députée Mathilde Panot.

À Marseille, nous avons décidé de contacter des potentiels partenaires de tous horizons pour cette lutte dès le début : collectifs d’habitant·es, membres d’associations, syndicalistes et tous ceux qui pourraient nous aider (liste au bas de l’article). Nous avons donc commencé par organiser des actions d’information en commun auprès des habitants vivant près de lieux ayant été infesté comme l’école de la Cabucelle. A cette occasion, nous avons fait un porte-à-porte munis des tracts de la France insoumise sur les punaises de lits et discuter avec les habitants rencontrés. Nous avons identifié plusieurs logements touchés dont celui d’un vieil homme aveugle, isolé et en situation de grande précarité. Ce nouveau collectif a donc décidé de revenir pour désinfester son logement à la vapeur sèche. L’unité se forge dans l’action et voilà les premiers actes qui façonnent notre unité.

Reconnaitre enfin les punaises de lit comme un problème de santé publique

Quelques semaines plus tard, nous avons été à Air-Bel pour aider une famille infestée qui avait déjà fait 4 lignes de traitements sans succès. La mère avait accouché d’un bébé prématuré à cause du stress causé par les punaises de lits. Nous avons alors organisé une deuxième action de désinfestation et une conférence de presse avec nos différents partenaires pour alerter la population sur ce sujet. Nous avons insisté sur la responsabilité politique dans l’expansion de ce fléau et argumenté sur le caractère de santé publique du problème. Cette opération a eu le mérite de forcer la municipalité à se justifier de son action (si faible) dans la presse. Son représentant y expliquait que ce n’était pas un problème de santé publique car les punaises de lits ne transmettraient pas de maladies (sans tenir compte de toutes les conséquences citées plus haut). Sur la même page, le chef de service d’infectiologie du CHU La Timone affirmait que ses équipes de chercheurs étaient en train de prouver que ces punaises transmettraient une bactérie appelée Bartonella Quintana. Cette bactérie provoque « La fièvre des tranchées » (car elle touchait les poilus durant la 1ère guerre mondiale) et peut provoquer des infections du cœur (endocardites) extrêmement grave. Et notre 2ème acte d’unité nous amena donc à l’ARS et à nous donner un nom : l’Intercollectif « Punaises de lits ».

Pour obtenir un entretien rapide avec l’ARS PACA, nous décidons d’installer un rapport de force sans attendre leurs réponses à notre courrier officiel. Nous avons donc organisé un rassemblement devant leurs bureaux à Marseille ce lundi 04 Novembre et bingo nous sommes reçus le matin même. 

Nous avons porté des revendications claires :
• Reconnaissance des punaises de lits comme un problème de santé publique
• Déblocage d’un fond national d’urgence venant alimenter des services municipaux en charge de TOUS les lieux infestés, publics comme privés pour avoir une réponse efficace et coordonnée
• Une campagne de prévention et d’information insistant sur le fait que les punaises de lits n’ont rien à voir avec l’hygiène
• La recommandation de la chaleur sèche comme traitement anti-punaises qui est moins chère, écologique et sans risque pour la santé
• La création de zones de dépôts de meubles, literies, matelas infestés par les punaises de lit.
• Un service public avec des interlocuteurs dédiés à la question (ex : numéro vert gratuit, service municipale dédié…)
• Assurer un recensement statistique et faire une cartographie précise des zones infestées

Lors de cette rencontre, les représentantes de l’ARS ont concédé qu’il s’agissait « d’un véritable fléau » mais qu’elles ne pouvaient pas statuer sur le caractère de santé publique. Elles s’engagent à relancer une campagne d’information dans la région en lien avec l’Intercollectif (2400 exemplaires de plaquettes de prévention ont déjà été commandés) et à jouer un rôle de coordination en se mettant en lien avec la municipalité : un petit premier pas d’une institution étatique, mais un pas quand même. 

Notre 3ème acte d’unité nous conforte dans l’idée que nous devons pousser encore le rapport de force. C’est pourquoi nous travaillons à la mise en place d’une réunion quadripartite entre la préfecture, la municipalité, l’ARS et l’Intercollectif car seule une réponse coordonnée des pouvoirs publics pourra enrayer l’expansion des punaises. Mais notre Intercollectif aussi est en pleine expansion et récemment c’est la fondation Abbé Pierre qui nous a contacté afin de réfléchir à un jeu éducatif sur les punaises de lits. En parallèle de tout cela, nous organiserons une action de désinfestation fin Novembre afin de rappeler à toutes nos institutions que si de simples habitants peuvent s’unir pour traiter le problème, elles ont le devoir de faire de même.

Listes des organisations participant à l’intercollectif « Punaises de lits » :

Collectif Cabucelle
Collectif Air Bel
Fédération Syndicale étudiante
DAL
Collectif du 5 Novembre
SQPM
Défense des locataires des calanques FONDACLE
Association des usagers des bibliothèques
Association Accueil de jour
ASUD
L’école au Présent
La France insoumise
EELV
PCF
Emmaüs
CGT éducation
CGT ICT
UNEF Aix-Marseille
CIQ NDM Marseille

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