Tous les sites

Glyphosate : Le gouvernement enterre le sujet

pARTAGEZ

Article de Manon Derven publié le 1er mars 2019 dans l’Heure du Peuple.

Dans le cadre de la niche parlementaire de la France insoumise du 21 février, le deuxième texte étudié par l’Assemblée était celui de l’interdiction du glyphosate. En effet, le jour où l’Union européenne a renouvelé la licence du glyphosate pour 5 ans, Macron avait promis par un tweet du 17 novembre 2017 la sortie du glyphosate en 3 ans. Cette proposition de loi visait une interdiction, non pas immédiate, mais basée sur l’annonce d’Emmanuel Macron soit le 17 novembre 2020.

Le ministre Didier Guillaume a réaffirmé vouloir sortir du glyphosate d’ici 3 ans, du moins de la plupart de ses usages. Mais comme aucune date de départ du délai d’interdiction n’est fixée, le terme est potentiellement bien plus éloigné que 2020. Personne n’en sait rien. Le flou est savamment entretenu.

Bénédicte Taurine, rapporteure du texte, et les députés insoumis ont pointé les contradictions du gouvernement. Comment affirmer défendre les agriculteurs et « en même temps » accepter des traités de libre-échange qui les précarisent ? Comment revendiquer une ambition écologique « et en même temps » privilégier les économies faites sur la santé des peuples et des écosystèmes ?

Alors que les députés LREM ont déjà eu cinq occasions d’acter la promesse jupitérienne, ils viennent d’en gâcher une sixième. Et pour y échapper, la majorité a développé un véritable langage orwellien. Pour eux, le vote contre cette proposition est de la « confiance », le travail parlementaire de la « contrainte législative », l’inaction du « pragmatisme ».

Jean-Hugues Ratenon a martelé que tous les parlementaires seront comptables devant l’opinion publique et l’Histoire. Mais la majorité a préféré refuser le débat. La semaine dernière en commission, les députés LREM avait voté la suppression de la proposition de loi insoumise. Jeudi, ils ont voté le renvoi dans la même commission qui avait discuté et déjà refusé l’interdiction du glyphosate. L’interdiction est donc enterrée. Mais la question du glyphosate et de ses effets mortifères pour notre santé et l’écosystème reste posée.

Rechercher