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Intervention de Jean-Luc Mélenchon à l’Assemblée nationale le 12 décembre 2018.
« Mes chers collègues, le groupe des insoumis exprime sa compassion sidérée aux familles des victimes du misérable assassin qui a frappé hier, à Strasbourg, et sa compassion la plus complète aux victimes qui luttent contre la mort.
Si les motivations de l’assassin ne sont pas connues à cette heure, je tiens à le rappeler, il n’empêche que le mode d’action est bien celui du terrorisme.
Dans ces circonstances, pour la patrie, le pire est que ses responsables se divisent.
C’est pourquoi je veux vous dire, M. le Premier ministre, M. le ministre de l’Intérieur, la totale solidarité des insoumis dans la traque que vous avez entreprise pour capturer l’assassin.
Et vous dire, très franchement, que nous sommes certains que vous avez fait et que vous faites pour le mieux dans les circonstances que nous connaissons.
Cette circonstance nous fait devoir à tous. Il ne faut pas qu’il y ait de récupération politicienne de ce moment.
C’est la raison pour laquelle je crois utile de dire que ni les gilets jaunes, ni la jeunesse mobilisée, n’ont aucune responsabilité dans cette situation et qu’ils n’ont donc aucune raison de remiser leurs revendications.
Comme vous le savez, le principal pour qu’on ne se divise pas et que l’assassin n’ait pas le dernier mot, c’est que la vie continue. La vie démocratique, d’abord.
Vous le savez, une motion de censure a été déposée. Mais je vous dis, M. le Premier ministre, que ce matin nous avons saisi le président de notre Assemblée pour lui dire que si, pour des raisons opérationnelles qui lui appartiendraient ou à votre demande, il faisait un report, nous n’en ferions pas un drame.
Mais nous croyons utile que cette motion de censure puisse être développée, de manière à ce que l’assassin - et les assassins d’une manière générale - sachent qu’ils n’ont aucune prise sur la vie démocratique.
Je conclus en rappelant que, puisque vous avez rappelé, M.le ministre de l’Intérieur, qu’il fallait à tout prix que le marché de Noël ait lieu, je pense, moi, qu’il faut que la République, ses passions, ses mobilisations, puissent aussi continuer.
Elles ne sont pas à la merci d’un assassin. »