Macron, l’arrogance solitaire du pouvoir

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L’édito de François Cocq

« Fainéants », « cyniques », « extrêmes », « pays qui ne se réforme pas » : c’est peu dire qu’alors que les salariés s’apprêtent à défiler derrière les syndicats ce mardi et que la marche contre le coup d’État social fera résonner la colère populaire le 23 septembre à Paris, M. Macron a cédé à l’arrogance.

Le Président a cru utile d’user de l’invective pour tenter de définir une frontière qu’il voudrait rendre imperméable entre deux catégories de Français : ceux qui seraient prêts à la « réforme », la sienne valant terme générique, et ceux qui y seraient hostiles, à la « réforme » en général s’entend, pas à sa politique. Ce faisant, il commet une lourde erreur de méthode en confondant la conflictualité qui crée de la conscience, bref une saine dispute politique, avec la diatribe qui vise à humilier. Si Emmanuel Macron a glissé de l’une à l’autre, c’est que l’arrogance est consubstantielle à l’exercice du pouvoir dès lors que celui-ci se coupe de son ressort populaire.

On savait Jupiter-Macron sensible à l’hybris, cette tentation de la démesure qui le pousse à rivaliser avec les dieux. Mais à Athènes, on a redécouvert que l’hybris peut aussi se traduire par l’outrage. Outrage fait au pays de la part de celui qui crée à dessein de la tension au sein de la société alors même que sa fonction voudrait qu’il la rassemble ; outrage aussi dans la négation d’un destin et des intérêts communs que peuvent avoir les Français.

Comme tant d’autres avant lui, grisés par le Château de l’Elysée ou le Palais de Matignon, M. Macron croit faire de la stratégie politique alors que, caricature d’un système à bout de souffle, il cède à la triste et pathétique pratique du pouvoir qui isole ceux qui veulent se jucher sur l’Olympe.

Sans arrogance mais en matérialistes, nous pouvons sereinement constater que, contrairement à M. Macron, la France Insoumise a initié un mouvement de convergence ouvert, sans concessions, cohérent et discursif. Beaucoup, aujourd’hui dans l’action, ou personnalités comme Benoît Hamon, ont ainsi fait part de leur présence à la marche du 23 septembre contre le coup d’État social. Cette initiative agrège parce qu’elle rejoint le sens commun de la période : assumer clairement le postulat de la nécessité du changement réel et la levée de l’hypothèque que fait peser sur le pays la politique de M. Macron. Pas par l’injonction ou l’arrogance mais par la conviction et la raison. Une autre idée du pouvoir sans doute.

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