INTRODUCTION

Notre objectif : mener des combats concrets contre leur système

Nous allons au Parlement européen pour mener des combats concrets, pas pour faire fonctionner le système des eurocrates. Ces combats prolongent ceux que nous menons en France et préparent l’après Macron. 

La Commission européenne et sa présidente Ursula Von der Leyen sont coupables du soutien inconditionnel à la politique criminelle de Netanyahu contre les Palestiniens. Ils sont coupables des traités de libre-échange qui sont autant une folie climatique que sociale en instaurant une concurrence déloyale pour l’ensemble des travailleurs de l’Union européenne et pour nos agriculteurs. Ils sont coupables des politiques d’austérité qui détruisent nos services publics et notre protection sociale, et du marché de l’énergie qui fait exploser nos factures. Tout ceci avec le soutien des socialistes, des macronistes et des républicains !

Par vos votes, vous pouvez déjà dire « non » à Macron et à Le Pen. Ils sont les deux faces d’une même pièce au service d’une minorité de privilégiés. En bon petit copiste de l’Europe néolibérale, Emmanuel Macron applique les pires exigences économiques et budgétaires commandées par l’Union européenne : réforme des retraites, réforme de l’assurance chômage, mais aussi la pire cure d’austérité jamais vue en Europe avec 10 milliards de coupes budgétaires annoncées pour 2024 et 20 milliards pour 2025. Marine le Pen et le Rassemblement national ne sont qu’une arnaque sociale : ils prétendent défendre les travailleurs mais votent contre l’augmentation du SMIC, contre l’élargissement de la taxe sur les superprofits à tous les secteurs, contre l’instauration d’un impôt sur la fortune européen et d’un impôt européen sur les hauts revenus. 

Nous voulons mettre un coup d’arrêt à leurs politiques destructrices ! L’urgence sociale nous oblige à construire un programme de rupture : garantir l’accès aux besoins essentiels, à un revenu digne, défendre nos droits fondamentaux contre les libéraux et l’extrême droite, rendre le pouvoir au peuple, faire payer les riches, ceux qui polluent et qui se gavent, planifier la bifurcation écologique grand défi de notre siècle. Les députés insoumis que vous enverrez au Parlement européen par vos voix auront pour premières tâches de bousculer les institutions pour ouvrir la voie, lancer l’alerte, bloquer la Commission européenne et arracher des avancées pour les peuples, pour la planète, pour la paix. 

Notre méthode : ne pas hésiter à recourir aux rapports de forces et à la désobéissance 

Nous voulons bifurquer vers le mieux disant écologique et social. Or, un programme de rupture à la hauteur des urgences écologiques et sociales va à l’encontre de certaines des règles européennes actuelles : traités de libre-échange, concurrence libre et non faussée, marché européen de l’énergie, carcan budgétaire, politique agricole productiviste, Banque centrale européenne (BCE) dont les taux d’intérêt étranglent l’investissement des entreprises, Europe de la défense soumise à l’OTAN. 

C’est pour cela que nous assumerons les rapports de force nécessaires et la désobéissance à ces règles pour être en capacité d’appliquer notre programme. En ce sens, nous appliquerons le programme de la NUPES, qui a permis de remporter le 1er tour des élections législatives et de faire élire 151 députés aux élections législatives en 2022. Fidèles à ce projet, et au travail réalisé par les jeunes de la NUPES, nous travaillerons activement à une modification en profondeur des règles incompatibles avec notre programme :

  • Les traités de libre-échange s’opposent au protectionnisme écologique.
  • La concurrence libre et non-faussée empêche la constitution de pôles publics et la sortie des biens communs du marché : le droit européen interdit par exemple de renationaliser le fret ou les barrages, ou de privilégier la production locale et biologique dans les appels d’offres.
  • Le carcan budgétaire, et notamment sa règle phare des 3 % de déficit, nous enferme dans l’austérité et réduit notre capacité à investir dans la bifurcation écologique et sociale.
  • La libre-circulation des capitaux nous empêche de reprendre le pouvoir sur le secteur financier.
  • La politique agricole commune promeut un modèle contraire à une agriculture paysanne, biologique et respectueuse du bien-être animal.
  • L’absence d’harmonisation sociale et la directive sur le travail détaché mettent en concurrence les travailleurs et contredisent le principe « à travail égal, salaire égal ».
  • L’absence d’harmonisation en matière fiscale protège l’impunité des paradis fiscaux européens et menace nos recettes fiscales et le consentement à l’impôt.
  • L’Europe de la défense nous enferme dans les velléités belliqueuses de l’OTAN.
  • Le statut de la Banque centrale européenne (BCE) oblige les États à se mettre dans la main des marchés financiers pour se financer.

Un pays comme la France dispose d’arguments, d’outils et d’un poids politique pour défendre un nouvel horizon commun en Europe, parmi lesquels :

  • Mener les batailles au sein du Conseil de l’Union européenne : constituer des alliances pour obtenir des majorités sur des textes favorisant le progrès social et écologique, bloquer les textes qui y sont contraires, opposer notre droit de veto aux accords de libre-échange.
  • Avoir recours aux coopérations renforcées : avancer à quelques-uns s’il y a un blocage à 27. Cela se fait déjà : une coalition de 11 États travaille à une taxe sur les transactions financières. 14 États ont décidé d’adopter entre eux un texte sur les divorces internationaux pour contourner le veto de la Suède.
  • Construire et renforcer les coopérations avec les États tiers qui le souhaitent, y compris en dehors de l’Union européenne. Certaines existent déjà comme l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) qui regroupe 57 États ou encore l’Union pour la Méditerranée qui regroupe 42 pays d’Europe et du bassin méditerranéen pour mettre en œuvre des projets concrets.
  • Déclencher la mobilisation populaire en construisant des convergences avec les forces politiques qui partagent ces objectifs. 

Notre stratégie au niveau national n’a pas changé. Si cela ne fonctionne pas, nous portons l’application jusqu’au bout de notre programme en assumant la confrontation avec les institutions européennes. En conséquence, il nous faudra être prêts à désobéir à certaines règles. Ces deux stratégies s’alimentent : c’est en agissant en éclaireur qu’on pourra entraîner les autres peuples européens.

Le 9 juin, vous pouvez agir concrètement contre les « va-t-en-guerre », contre la vie chère et tous les profiteurs qui nous rendent la vie impossible. Chaque bulletin compte pour nous donner la force de tout changer !

Comment le programme a-t-il été construit ?

L’élaboration de ce programme a été coordonnée par l’espace « Bataille des idées et formation » de la France insoumise, co-animé par Clémence Guetté et Hadrien Clouet. 

Ce document s’appuie sur une version initiale rédigée à partir du programme des jeunes de la NUPES et du bilan de la délégation insoumise au Parlement européen. 

Les groupes thématiques ont été consultés à l’automne 2023 sur la base de cette version à laquelle ils ont apporté leurs contributions. Une grande journée d’audition a également été organisée mi-février afin de consulter les syndicalistes, activistes, militants associatifs et intellectuels. 

Un premier document présentant les engagements que nous prenons pour le prochain mandat a été présenté lors de la convention de lancement de la campagne le 16 mars 2024. Il regroupe les 15 combats que nos eurodéputés porteront au Parlement européen. 

La version finale du programme complet est la synthèse de l’ensemble des contributions étudiées par l’espace « Bataille des idées et formation ». 

Ce programme présenté pour 2024 a évolué depuis les dernières élections européennes en 2019, notamment sur plusieurs pans : 

  • Se préparer face aux pandémies : la pandémie mondiale de Covid à partir de 2020 nous a frappé de plein fouet. L’impréparation a conduit à une série de mensonges du gouvernement et à une mise en danger collective. Nous proposons de nouvelles mesures afin de pouvoir vivre au temps de la pandémie permanente.
  • Lutter contre la pauvreté de la jeunesse : un jeune sur quatre en Europe tombe dans la pauvreté. Nous mettrons en place une garantie d’autonomie pour chaque jeune européen jusqu’à 25 ans et un pass interrail d’une durée de 6 mois.
  • Cessez-le-feu à Gaza et en Ukraine : les évènements récents nous font réaffirmer notre engagement pour une voix indépendante au service de la paix.
  • Réglementer les intelligences artificielles (IA) : elles sont le nouveau défi de notre siècle. Si la révolution numérique est une chance pour l’humanité, celle-ci ne peut se faire qu’au service du progrès humain.
  • Renforcer nos droits fondamentaux : les idéologies d’extrême droite et réactionnaires progressent partout en Europe, nous avons renforcé nos propositions pour protéger l’ensemble des personnes discriminées.

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