Communiqué du groupe LFI-NFP
Depuis quelques jours plusieurs ministres ou dirigeants du camp présidentiel s’emploient à créer une escalade d’agressivité irresponsable contre l’Algérie. Tous les prétextes semblent bons. Certains dirigeants français jouent une absurde logique de revanche sur l’Algérie et utilisent un vocabulaire guerrier totalement inacceptable. Ce ton est insupportable pour des millions de Français intimement liés au bonheur commun de nos deux peuples.
Le différend entre la France et l’Algérie au sujet de l’expulsion de l’influenceur algérien Doualemn ne doit pas se régler autrement que par l’application du Droit. S’ils sont confirmés, ses propos appelant à la violence notamment contre un opposant au régime algérien sont inacceptables. Mais ils ne peuvent conduire à priver le mis en cause de ses droits. En toute circonstance, la France doit être respectueuse du droit des personnes.
Aucune situation particulière ne doit servir d’alibi a une volonté de détérioration supplémentaire des liens entre nos deux pays.
La manière dont Bruno Retailleau, qui s’est illustré depuis son entrée au gouvernement par ses attaques contre l’État de droit ou pour réhabiliter la colonisation, entretient l’escalade et tente de forcer la confrontation et est aussi abjecte qu’irresponsable.
L’accord franco-algérien de 1968, qui régit les conditions de circulation et d’installation entre nos deux pays et auquel s’en sont pris Éric Ciotti comme Gabriel Attal, a déjà été complètement vidé de sa substance depuis cette époque. Les attaques contre lui ne servent qu’à alimenter des fantasmes irresponsables et blessants pour nos deux peuples.
Avec l’Algérie, comme avec d’autres pays d’Afrique, le renoncement à toute posture de domination néocoloniale est la base de toute relation équilibrée c’est-à-dire égalitaire et respectueuse de chacun.
Après avoir fait repousser la France de partout sur le continent africain, ce pouvoir veut-il opposer à présent notre propre peuple avec tous nos proches voisins et parents par des provocations qui l’affligent et dont il ne veut pas ?
Nous exprimons notre inquiétude et notre très vive opposition à cette escalade insupportable pour des millions de familles françaises qui vivent une relation directe d’affection et de fraternité respectueuse avec le peuple algérien. La guerre est finie depuis soixante-deux ans. Nos peuples peuvent-ils avoir enfin le droit à une relation normale, faite de respect mutuel et de relations apaisées ?