J’ai été contacté par l’Élysée en vue d’un rendez-vous ce lundi pour participer à des négociations gouvernementales avec la droite. J’ai rappelé notre position.
Nous n’acceptons pas le coup de force du Président de la République qui a refusé de reconnaître le résultat des dernières élections en nommant un Premier ministre issu du parti qui y a réalisé le moins de voix.
Nous n’acceptons pas que soit qualifié d’anti-républicain le recours à la motion de censure, alors que celle-ci est la contrepartie prévue par la Constitution en cas de refus du passage en force d’une loi par 49.3.
Dans ces conditions, pour sortir du blocage politique dans lequel le Président de la République a placé notre pays, nous avons déposé une motion de destitution du Président de la République. Seule une nouvelle élection présidentielle pourra rendre au peuple son pouvoir de décision clair et indiscutable par le vote.
En toute hypothèse, il n’est pas question de renier le mandat que les électeurs nous ont donné. Nous ne braderons le programme sur lequel ont été élus tous les députés du Nouveau Front Populaire pour participer à un gouvernement. Nous ne gouvernerons pas avec les partis présidentiels et de la droite traditionnelle alors que nous venons de censurer leur programme.
Les démarches entreprises en ce sens par le Parti Socialiste, proposant par exemple d’abandonner l’abrogation de la retraite à 64 ans pour participer à un gouvernement, n’engagent que lui. Aucun accord entre un parti du Nouveau Front Populaire et les partis présidentiels ne nous engagerait.
Nous sommes prêts à gouverner sur le programme pour lequel nous avons été élus. Nous en avons déjà tiré 156 amendements adoptés par l’Assemblée nationale dans le débat budgétaire. C’est pourquoi aucune discussion autre que la nomination d’un gouvernement du Nouveau Front Populaire ne saurait avoir lieu avec le chef de l’État.
Nous n’irons donc pas à l’Élysée ce lundi.
Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise