Le 4 février, Bastien Lachaud interpelait une énième fois le gouvernement sur la situation préoccupante des établissements scolaires en Seine-Saint-Denis. Malgré les alertes répétées, rien n’est réellement fait par les autorités compétentes pour que la vie des élèves, des enseignants et des personnels s’améliorent, et la République avec eux.
M. Bastien Lachaud interroge M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse sur la situation des établissements scolaires dans le département de la Seine-Saint-Denis. C’est un cri d’alarme qu’il lui adresse aujourd’hui. Une fois de plus ! Car les appels au secours se succèdent. Parlementaires, élus locaux, syndicats, personnels, enseignants, parents d’élèves : tous ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur la situation des établissements scolaires de Seine-Saint-Denis. Et rien ne change. Et tout empire. Des personnels de l’éducation nationale, des élèves de ces établissements meurent aujourd’hui en Seine-Saint-Denis, dans sa circonscription, à Aubervilliers et à Pantin. Il le répète, tant cette réalité est effrayante, inconcevable, inacceptable : ils meurent ! M. le député pense à Mme Christine Renon, directrice de l’école maternelle Méhul à Pantin ; Mme Christine Renon qui s’est donné la mort dans les locaux de son école en septembre 2019, parce qu’elle n’en pouvait plus. Il pense à Kewi Yikilmaz et Djadje Traoré, élèves au lycée d’Alembert à Aubervilliers, morts des suites de deux agressions, en octobre et novembre 2019. Trois morts en trois mois ! Loin d’être des épisodes singuliers, isolés, ces drames indicibles sont les conséquences d’une situation d’urgence aigüe, quotidienne, qui touche un grand nombre d’établissements du département. Car tout craque. Quand les bâtiments sont délabrés, ou que l’on manque de locaux pour accueillir les élèves : il pense par exemple au cinquième lycée dont Aubervilliers aurait tant besoin. Quand les moyens matériels sont dramatiquement insuffisants : le moins bien doté des établissements parisiens est plus doté que le mieux doté des établissements de Seine-Saint-Denis. Quand les enseignants et les personnels administratifs, CPE, médecins scolaires, ne sont pas assez nombreux : chaque élève de collège du département perd trois semaines entières de cours par an du fait des absences de professeurs, non remplacés du fait du manque d’enseignants. Quand les réformes de M. le ministre, menées à marche forcée, ont désorganisé le travail des personnels et la scolarité des élèves ! Le dévouement admirable des enseignants, personnels, parents d’élèves ne suffit plus. Les moyens manquent à tous les niveaux, dans un département qui est négligé alors qu’il devrait être prioritaire. Et les responsables en haut lieu font la sourde oreille. Mme Christine Renon le disait dans la bouleversante lettre publique qu’elle a laissée avant de mettre fin à ses jours : « Je n’ai pas confiance dans le soutien et la protection que devrait nous apporter notre institution ». Le rectorat de Créteil est aux abonnés absents. M. le député lui a adressé plus d’une dizaine de courriers au cours de l’année 2019, en vain. Aucune solution concrète n’est apportée. On ne répond même pas à sa demande de disposer d’un état des lieux chiffré sur les établissements de sa circonscription. Les demandes des enseignants se heurtent à la même loi du silence de la part de responsables qui ne veulent surtout « pas faire de vagues », comme l’écrivait Christine Renon. Et quand le Premier ministre annonce des moyens supplémentaires pour réaliser les travaux indispensables pour dédoubler réellement les classes, ce sont vingt millions d’euros sur dix ans ! À peine le coût d’un seul collège ! De qui se moque-t-on ? Sa question est donc simple : il lui demande quand il va réellement agir pour répondre aux appels des communautés éducatives de la Seine-Saint-Denis et quand il débloquera enfin les moyens nécessaires à un grand plan d’urgence pour l’éducation dans le département.