Édito de Matthias Tavel publié le 8 juillet 2019 dans l’Heure du Peuple.
La fin de l’année scolaire est propice aux bilans. Celui de l’année qui s’achève est sidérant. Tout est en place pour accélérer la marche vers le chaos.
La catastrophe écologique menace le seul écosystème compatible avec la vie humaine ? Qu’importe, l’Union européenne et Emmanuel Macron décident d’accélérer encore le grand déménagement du monde par la signature de nouveaux accords climaticides de libre-échange comme celui avec le Mercosur de Bolsonaro et de faire ratifier le CETA avec le Canada par l’Assemblée nationale.
Donald Trump menace la paix du monde en dénonçant l’accord avec l’IRAN ? Qu’importe, c’est à ce moment que les chefs d’Etat de l’Union européenne décide de confier la présidence de la Commission à l’atlantiste ministre allemande de la Défense Ursula Von der Leyen. La paix, l’indépendance et la sortie de l’OTAN sont plus que jamais des combats de l’heure.
La finance s’approche d’une nouvelle crise généralisée ? Qu’importe, c’est le moment où l’UE choisit de porter à la présidence de la Banque centrale européenne Christine Lagarde, cheffe d’un des principaux fauteurs de crise qu’est le FMI ! C’est aussi le moment que le pouvoir choisit en France pour livrer aux marchés financiers le capital public d’Engie, la Française des Jeux, EDF et demain ADP si le peuple n’empêche pas la privatisation par sa mobilisation en faveur du référendum d’initiative partagée.
En France, près de 170 services d’urgences sont en grève dans tout le pays depuis de nombreuses semaines, des soignants s’injectent de l’insuline en signe de désespoir face au manque de moyens ? Des professeurs refusent de donner les notes du bac face à la régression Blanquer ? Qu’importe, le gouvernement, minoritaire dans les urnes, continue son mépris et son passage en force.
Plus de 6 millions de personnes sont inscrites à Pôle Emploi ? Qu’importe, c’est le moment que le gouvernement choisit pour durcir les conditions d’accès à l’indemnisation chômage et réduire les droits d’au moins 1,2 millions de privés d’emplois selon les chiffres de l’UNEDIC !
Cette brutalité démocratique, écologique, géopolitique et sociale accentue la menace d’implosion de l’Europe et des sociétés qui la composent. Loin de contenir l’extrême droite, ces politiques renforcent les nationalistes et les xénophobes. L’exigence d’ouvrir un autre chemin est plus forte que jamais, pour arracher le pouvoir des mains de l’oligarchie et ouvrir un autre chemin face au chaos libéral. Rejeter les accords de libre-échange au Parlement européen et à l’Assemblée nationale, empêcher la privatisation d’ADP et exiger un référendum sur cette question, affûter les argumentaires et les mobilisations contre la réforme de l’UNEDIC et celle à venir des retraites, construire les démarches citoyennes porteuses d’un autre avenir social, écologique, démocratique dans nos communes en vue des élections municipales de 2020. Voilà de quoi passer un été studieux et actif.
Matthias TAVEL