Quand LREM applique à l’Assemblée la méthode autoritaire qui prévaut à Notre-Dame-Des-Landes et dans les universités…
La députée Clémentine Autain a posé une question au gouvernement le mercredi 11 avril, contre la brutalité gouvernementale et pour la démocratie. Question huée puis coupée par le Président, alors qu’il laisse ensuite le Ministre Collomb outrepasser ses 2 minutes réglementaires de 45 secondes ! La macronie ne respecte l’opposition ni dans la rue, ni à l’Assemblée.
Le texte intégral de la question :
« Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s’adresse au Premier ministre,
Depuis le début de la semaine, votre gouvernement s’est lancé dans une fuite en avant autoritaire particulièrement inquiétante pour la démocratie.
A Notre-Dame-des-Landes, vous passez en force en lieu et place de tout dialogue, de toute solution politique. Alors même que vous n’avez pas encore de projet pour ces terres, vous envoyez des blindés pour déloger manu militari les occupants, et à l’abri des caméras, les médias étant priés de prendre leurs images et informations auprès du ministère de l’Intérieur.
Votre gouvernement dit agir au nom de l’ordre, mais ne voyez-vous pas que votre violence conduit dangereusement au plus triste des désordres ? Des fermes sont saccagées, plus d’une trentaine d’occupants sont d’ores et déjà blessés. Des gendarmes aussi, et certains font part de leur lassitude, de leur incompréhension face à une intervention qui vise à montrer les muscles au moment où la contestation sociale s’aiguise dans notre pays.
La même stratégie brutale est appliquée pour étouffer le mouvement étudiant, qui se mobilise contre une sélection indigne, pour des conditions d’étude décentes. Pour leur répondre, c’est la matraque que vous levez ! A Lille ou à Nanterre, les interventions de CRS dans les universités vont laisser d’amères traces dans votre rapport avec la jeunesse.
Cette méthode s’apparente à une stratégie de pénalisation de toute forme de contestation populaire. Finalement, votre prétendu nouveau monde a surtout les attraits d’un régime ancien. On y laisse tranquilles les évadés fiscaux mais pas celles et ceux qui revendiquent la justice et l’égalité.
Monsieur le Premier ministre, allez-vous retrouver le sens de la démocratie ou voulez-vous célébrer mai 68 sous forme d’enterrement, en vous inscrivant dans la filiation de ceux qui n’y voyaient que la chienlit ? »