Lancée en début d’année en réaction à la loi Vidal réformant les modalités d’entrées à l’Université, la contestation étudiante ne cesse de s’amplifier dans le pays, avec partout l’appui des étudiant·e·s insoumis·es. Des premières manifestations de février aux Assemblées Générales, blocages ou auto-organisations en cours, l’absence de réaction du gouvernement face aux inquiétudes exprimées n’a fait que renforcer la vague de contestation. Pire, cela a contribué à entretenir un climat inquiétant dans plusieurs universités ou des violences inhabituelles ont été constatées, notamment venant de groupuscules d’extrême droite. Dans une période où les mouvements sociaux de différents secteurs se mettent en place, les revendications des étudiant·e·s, mais aussi des personnels des établissements, viennent s’ajouter à la dynamique générale d’opposition au gouvernement qui se fait ressentir un peu partout. Cette convergence des luttes sera encore une fois à l’oeuvre ce mardi 3 avril avec des manifestations conjointes dans plusieurs villes.
Des actions importantes ont eu lieu dans de nombreux établissements en France, voici un point sur quelques-unes d’entre elles :
A Montpellier, suite aux décisions prises en Assemblée Générale, l’Université Paul Valery est bloquée depuis maintenant deux semaines en continu et déjà depuis février de façon partielle. La situation s’est tendue un peu plus suite aux incidents et aux violences qui ont eu lieu le 22 mars dernier à la faculté de Droit et une grande marche pour la justice et contre les violences était organisée ce vendredi. Entre-temps une A.G. impressionnante qui a réuni près de 2500 personnes (voir ci-dessous) avait eu lieu le 27 mars afin de prendre des décisions sur les suites du mouvement. Ces lieux de discussions permettent régulièrement aux étudiant·e·s d’échanger sur les formes d’action à mener en conformité avec la volonté du plus grand nombre tout en donnant la parole aux autres. L’université devrait rester bloquée cette semaine dans l’attente de réponses concrètes du gouvernement, seule la faculté de Droit devait ouvrir à nouveau ce matin.
A Lille, la contestation contre la sélection à l’entrée de l’Université s’est également amplifiée depuis le 22 mars et plusieurs AG et manifestations ont eu lieu. Après l’une d’elles, des étudiant·e·s ont été agressés par des membres de l’extrême droite provoquant une grande manifestation contre les violences jeudi dernier.
L’Université de la Victoire à Bordeaux est également occupée depuis 15 jours et s’auto-organise. La lutte des étudiant·e·s se joint régulièrement à celle des salarié·e·s et des fonctionnaires lors des mouvements sociaux ou des A.G.. Le député insoumis Loïc Prud’homme s’est récemment rendu sur place pour s’assurer que de nouvelles violences n’aient pas lieu alors que règne là aussi un climat tendu. Ce weekend avait lieu dans l’Université la « Coordination Nationale des Luttes » avec la présence de délégué·e·s provenant de différentes facultés en France pour évoquer la suite du mouvement.
Au total une vingtaine d’Universités ainsi que de nombreux groupes de jeunes insoumis·es sont activement impliqués dans les contestations contre la loi Vidal. De nouvelles formes d’occupations apparaissent même par endroit avec la présence de cours auto-organisés, de conférence en lien avec le mouvement ou de tables rondes pour dialoguer avec les syndicats, fonctionnaires et salarié·e·s également en lutte contre le gouvernement.