Vingt ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, nous réaffirmons que le racisme est l’obstacle majeur à l’unité du peuple et l’une des principales matrices de la domination contemporaine. Il ne s’agit ni d’un accident ni d’une dérive morale, mais d’un système qui se perpétue dans nos institutions, nos politiques publiques, notre économie et nos représentations collectives.
Des millions de personnes subissent chaque jour ses effets, qu’il s’agisse d’agressions physiques ou verbales, de discriminations à l’emploi ou au logement, de contrôles au faciès répétés, de violences policières, ou encore de profanations de tombes, d’attaques de lieux de culte, d’insultes ciblant les musulman·es, les juif·ves, les noir·es, les tsiganes, les asiatiques, les immigré·es ou toute autre personne désignée comme étrangère à une communauté nationale mythifiée.
Le contexte politique rend ce combat des plus impérieux. La banalisation du racisme, entretenue par les gouvernements successifs - y compris ceux se réclamant de la gauche - a ouvert la voie à la fascisation du débat public et aux passages à l’acte meurtrier, comme les récents assassinats d’Hichem Miraoui et d’Aboubakar Cissé. La montée de l’extrême droite, sur fond de crise politique et de faillite du modèle néolibéral, est encouragée par les puissances économiques qui ont fait le choix de la fuite en avant autoritaire.
L’antiracisme politique est la seule réponse à la crise démocratique actuelle. Nous devons travailler à faire émerger une hégémonie antiraciste populaire, émancipatrice et républicaine. Ce choix n’est pas un supplément esthétique. Il détermine le pays que nous voulons voir advenir : une société vouée au chacun pour soi, désertée par la promesse démocratique et où l’origine scelle le destin, ou une nouvelle France, solidaire, digne et fière.
Partout sur le territoire, les groupes d’action, associations, collectifs et syndicats sont invités à s’emparer de cette campagne et multiplier les initiatives pour faire grandir le front antiraciste populaire.
Ensemble, construisons la 6e République, construisons la nouvelle France.