Communiqué du groupe LFI
Vingt ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, morts électrocutés alors qu’ils fuyaient la police, élus, citoyens et collectifs de familles ont rendu hommage à leur mémoire.
Au même moment, Laurent Nuñez porte plainte contre quatre de nos députés Manon Aubry, Paul Vannier, Aurélien Taché et Ersilia Soudais pour avoir dit une vérité : la police tue, et elle tue encore. Mettant ainsi leur pas dans ceux de Henri Leclerc : « la police tue c’est un fait, le seul problème c’est de savoir si elle en a le droit ou pas »
Ces plaintes s’inscrivent dans la suite de celle déposée par plusieurs préfets en juillet dernier à l’encontre d’Aly Dioura et Aurélien Taché qui avaient dénoncé cette même réalité.
Depuis vingt ans, 162 personnes ont perdu la vie après un contrôle de police.
Depuis la loi Cazeneuve de 2017 et l’adoption de l’article L.435-1 du code de la sécurité intérieure, le nombre de tirs mortels de policiers après des refus d’obtempérer a été multiplié par cinq.
Après le meurtre de Nahel, l’ONU a exhorté la France à s’attaquer aux profonds problèmes de racisme qui gangrènent ses forces de l’ordre.
De son côté, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale a appelé la France à réviser en profondeur son cadre législatif sur l’usage de la force létale, se disant préoccupé par la persistance du profilage racial et par l’usage excessif de la force.
Cette multiplication des plaintes poursuit un double objectif : criminaliser la parole de parlementaires et faire taire toutes les voix dissonantes.
La France insoumise exprime son soutien total aux députés visés.
Aucune plainte, aucune intimidation, aucune pression politique ne nous fera reculer.
Nous continuerons à dénoncer les violences policières, à lutter contre le racisme systémique et à nous battre pour la justice et la dignité.