Tous les sites

Prix de l’électricité : Lescure improvise et refuse les vraies solutions.

pARTAGEZ

Communiqué du groupe LFI

Pris au dépourvu par un Premier ministre qui comprend enfin que son budget ne trouvera jamais de majorité, le ministre de l’Energie Roland Lescure improvise un nouveau bricolage pour promettre la baisse des factures d’électricité.

Il faut croire que ceux-là ont fini par lire le récent rapport des députés Maxime Laisney et Philippe Bolo qui démontre que le nouveau mécanisme de Versement Nucléaire Universel (VNU) n’apporte aucune protection des consommateurs contre l’envolée des prix – ni, a fortiori, aucune baisse.

Mais le gouvernement est condamné à improviser des bricoles car il refuse de s’attaquer aux causes réelles de la hausse des factures.

Rappelons d’abord que la baisse durable des factures passe par une planification volontariste et juste en termes de sobriété, d’économie d’énergie, d’efficacité énergétique. Tout l’inverse des zigzags macronistes sur MaPrimRenov, le leasing social pour véhicule électrique etc. Tout l’inverse aussi des coupes budgétaires massives dans la transition énergétique du budget Lecornu qui se défausse sur la hausse des contestables Certificats d’économie d’énergie au lieu de la justice sociale et fiscale. Nous refusons ces choix et avons voté contre ces décisions lors de l’examen du projet de loi de finance.

Sur la fiscalité, l’Etat ferait mieux de penser une fiscalité avantageuse pour l’électricité. Mais le ministre refuse de toucher à la TVA, arguant que « ça coûterait une fortune » et que « ça ne servirait à rien ». Une commission d’enquête du Sénat a montré que la baisse de la TVA à 5,5% sur les premiers kilowattheures indispensables à une vie digne – mesure que le groupe LFI a défendu dans l’examen du PLF – coûterait environ un milliard aux finances publiques : pas « une fortune », mais le prix collectif de la lutte contre la précarité énergétique et pour l’électrification des usages.

Roland Lescure évoque la baisse de l’accise sur l’électricité (taxe, dont la baisse serait ni plus ni moins efficace que celle de la TVA). Nous soutenons cette mesure, que nous avons aussi défendu dans le PLF. Mais nous mettons en garde le Gouvernement sur deux points. D’abord, l’accise paye aujourd’hui plusieurs politiques importantes comme l’électrification en zones rurales ou la péréquation tarifaire avec les Outre-mers : la baisse de cette recette ne saurait se faire au prix de ces politiques. Ensuite, nous contestons fermement le calcul austéritaire du ministre qui annonce qu’« en face d’un plus, il faut un moins ». Si c’est pour faire remonter l’accise sur le gaz, c’est non ! La précarité énergétique touche déjà 6 millions de Français.

Enfin, l’obstination dans la relance du nucléaire coûtera « un pognon de dingue ». C’est un des problèmes majeurs posés par le VNU qui prévoit qu’EDF fasse des profits sur le dos des consommateurs pour pouvoir ensuite investir dans le programme de nouveaux réacteurs voulus par Emmanuel Macron. La Cour des Comptes a pointé une « rentabilité médiocre » pour l’EPR de Flamanville et n’est guère plus optimiste pour les EPR2 à venir. Elle chiffre les six premiers à au moins 80 milliards d’euros et enjoint EDF à retenir sa décision finale d’investissement, dans la mesure où les plans précis de ces nouveaux réacteurs ne sont toujours pas prêts.

Il est temps de résoudre le problème à la racine. Pour maîtriser nos factures d’électricité, il faut à la fois une vraie ambition écologique, renoncer au nouveau nucléaire et revenir à des factures qui reflètent les coûts réels du système électrique français, en socialisant sa production loin de la logique inflationniste de la marchandisation de l’électricité.

Soutenez la France insoumise !

Votre soutien est essentiel pour permettre à la France insoumise de continuer à mener ses campagnes partout en France. Faites un don pour nous soutenir et agir à nos côtés. Votre don peut tout changer ! 

Rechercher