La France est dans le peloton de tête des pays les plus touchés par le cancer du sein, cancer le plus meurtrier pour les femmes. Plus de 61 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, pour plus de 900 000 femmes touchées.
Pourtant, en plein “Octobre rose”, Sébastien Lecornu a présenté un budget pour 2026 brutal. Il propose de doubler les franchises médicales et la participation forfaitaire, alors que les restes à charge sont déjà de 1 400€ pour les femmes souffrant du cancer du sein. Il veut également taxer les indemnités journalières pour les malades en affection longue durée, dont les malades du cancer.
Nous avons voté une loi en février 2025 visant la prise en charge intégrale de tous les soins prescrits dans le cadre d’un cancer du sein : le Gouvernement n’a publié aucun des décrets d’application.
25% des cancers du sein sont évitables, mais aucune amélioration de la prévention n’est proposée. Les examens complémentaires au dépistage sont inaccessibles pour les femmes qui n’ont pas de complémentaire santé, et les délais pour un rendez-vous de mammographie s’allongent. Pourtant, le Gouvernement s’oppose à la loi sur l’encadrement de l’installation des médecins adoptée à l’Assemblée.
La politique de prévention actuelle est une impasse, car elle occulte les causes politiques derrière l’épidémie de cancers dans notre pays. Rien n’est fait contre le travail de nuit répété, surreprésenté dans les métiers dits “féminisés”, qui augmente de 26 % les risques de cancer du sein. Emmanuel Macron a même supprimé l’exposition aux produits chimiques comme critère de pénibilité et a soutenu une loi Duplomb qui réintroduit des pesticides cancérigènes.
La lutte contre le cancer du sein mérite mieux qu’une opération de communication. Nous appelons à l’application de la loi de février 2025 et à une politique de prévention réelle, adossée à des moyens. Nous nous opposerons à toutes les coupes budgétaires prévues pour 2026 qui entraveront l’accès aux soins, notamment des femmes précaires.