Communiqué du groupe LFI à l’Assemblée nationale
La commission d’enquête à l’initiative de Laurent Wauquiez sur « les liens existants entre les représentants de mouvements politiques et des organisations et réseaux soutenant l’action terroriste ou propageant l’idéologie islamiste » a tenu sa deuxième réunion aujourd’hui. Cette séance a malheureusement confirmé que l’objectif de ses initiateurs était bien d’instrumentaliser le cadre parlementaire et le sujet de la lutte contre le terrorisme à des fins bassement politiciennes.
Alors que ses travaux auraient dû démarrer en juillet, des manœuvres inacceptables du groupe Droite républicaine (DR) ont reporté l’élection au poste de président d’Aymeric Caron, soutenu par tous les groupes de gauche.
Par deux fois, en juillet puis mardi dernier, DR a fait annuler ce vote faute de candidat qui leur convenait. Aujourd’hui, ses membres se sont alliés à l’extrême droite, avec la complicité des macronistes, pour récupérer le poste de président et confier le poste de rapporteur au groupe UDR.
L’ancien « socle commun » LR-EPR a ainsi renouvelé le pacte conclu avec le RN pour faire entrer deux député·es d’extrême droite au bureau de l’Assemblée nationale afin d’exclure tous·tes les membres des groupes de gauche et du groupe LIOT du bureau de la commission d’enquête. Cette manœuvre bafoue l’article 143-1 du Règlement de l’Assemblée nationale relatif au respect de la représentation de « toutes les composantes ».
Au-delà de l’illégitimité formelle manifeste de son bureau, les propos du président DR et du rapporteur UDR – tous deux encore récemment membres du même parti politique – qui ont notamment fait part de leur intention de restreindre le périmètre des travaux de la commission, témoignent du total dévoiement qui se prépare de cet important outil parlementaire.
De quoi les amis de Laurent Wauquiez ont-ils peur ? Pourquoi refusent-ils que la commission investigue effectivement les liens entre toutes les organisations politiques (notamment voire surtout celles qui ont été en responsabilité et/ou dont des membres parfois éminents ont été mis en cause et reconnus coupables par la justice) et des organisations et réseaux soutenant l’action terroriste ? Qui protègent-ils ?
Le sujet est bien trop grave pour souffrir le moindre soupçon de collusion. Nous en appelons solennellement à la Présidente de l’Assemblée nationale. Le cadrage initial, biaisé et anticonstitutionnel, de cette commission lui a valu d’être rejetée par la commission des Lois. Or, son président DR, son rapporteur UDR et ses membres macronistes annoncent vouloir y ré-inscrire ses travaux. La première audition, annoncée demain, a ainsi été décidée sans concertation et ne remplit pas les exigences de rigueur et de sérieux attendues.
Nous demandons donc, qu’avant le début de cette première audition, la commission valide les demandes que nous avons transmises à son président, de pouvoir entendre plusieurs chercheur·es et scientifiques, spécialistes reconnu·es, ainsi que des responsables politiques, passé·es et présent·es, d’organisations dont des membres ont été reconnus coupables d’association ou de liens avec des réseaux et organisations terroristes.