Communiqué du groupe LFI
Le 3 septembre 2025, les responsables du Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) et un de ses partenaires en France ont été placés en garde à vue, puis mis sous contrôle judiciaire dans l’attente de leur procès en mars 2026.
Ces gardes à vue font suite à l’ouverture d’une enquête pénale pour des faits présumés de maintien ou reconstitution d’une association ou d’un groupement dissous, et à une première série de perquisitions et de gardes à vue menées à l’encontre des salariés du CCIE en mai dernier.
Pour rappel, ces premières mesures étaient intervenues seulement deux jours après les manifestations organisées pour dénoncer l’islamophobie et le meurtre d’Aboubakar Cissé, un jeune homme de 22 ans tué de 57 coups de couteau alors qu’il faisait le ménage dans une mosquée du Gard.
Derrière cette qualification pénale, c’est en réalité la légitimité même du combat contre l’islamophobie qui est criminalisée.
Cette procédure apparaît ainsi moins fondée sur des preuves tangibles que sur une volonté de criminaliser l’action d’associations engagées dans la défense des droits fondamentaux et dans la lutte contre l’islamophobie. Elle porte atteinte à la liberté d’association et d’expression garanties par la Constitution et la Convention européenne des droits de l’Homme, et vise à intimider et réduire au silence celles et ceux qui luttent au quotidien contre l’islamophobie et toutes les formes de discrimination.
Le groupe parlementaire LFI dénonce cette dérive liberticide. L’urgence est de protéger celles et ceux qui subissent l’islamophobie, et non pas de persécuter celles et ceux qui la dénoncent.