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Conseil de Politique Nucléaire : Emmanuel Macron enfonce tout seul le pays dans une fuite en avant mortifère

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Communiqué du groupe LFI-NFP

Après trois reports en quelques mois, le Président Emmanuel Macron réunissait ce 17 mars un Conseil de Politique Nucléaire (CPN) qui s’est encore tenu dans l’opacité, mais surtout dans la quatrième dimension – alors même que l’EPR de Flamanville est à nouveau à l’arrêt pour plusieurs semaines.

Si le « point d’étape » sur le programme de nouveaux réacteurs EPR2 prévoit désormais « une première mise en service d’ici 2038 », actant ainsi un premier recul de 3 ans, il ne tient aucun compte du rapport au vitriol que la Cour des Comptes a rendu en janvier. Les magistrats ont pourtant pointé un retour d’expérience accablant pour l’EPR, à Flamanville comme ailleurs, relevant des difficultés technologiques et industrielles qui entraînent systématiquement des retards considérables et des surcoûts incontrôlables. Or, l’avenir ne semble pas plus radieux pour son cousin EPR2 puisque les plans n’en sont toujours pas achevés.

L’aveuglement est à son comble concernant les petits réacteurs modulaires (SMR et AMR) puisque le CPN se réjouit du « succès de l’appel à projets France 2030 ». Le Haut-commissaire à l’énergie atomique a pourtant lui aussi rendu un rapport qui estime que la plupart des projets reposent sur des modèles confrontés à des problèmes insolubles. Peu importe, Emmanuel Macron s’obstine à arroser d’argent public les start-up qui portent ces projets mort-nés.

Cherchant à sécuriser les importations de la France en uranium naturel, le CPN reconnaît en creux que nous en sommes dépendants à 100% et que le nucléaire n’est donc pas du tout un instrument de souveraineté énergétique.

Qu’à cela ne tienne, on nous promet une relance de la recherche sur la « fermeture du cycle » du combustible qui nous permettrait d’être autonomes « dans la deuxième moitié du siècle ». D’ici là, puisque toutes nos capacités d’entreposage du combustible usé arrivent à saturation, l’Etat permettra à Orano d’investir dans une nouvelle piscine à La Hague…

Le groupe LFI-NFP conteste toutes ces obstinations nucléaristes aveugles qui vont coûter « un pognon de dingue » et impacteront lourdement les factures d’électricité des ménages et des entreprises, sans permettre de décarboner notre économie dans des délais compatibles avec le changement climatique.