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Communiqué du groupe LFI-NFP

Cette semaine, Rexhino Abazaj dit Gino a été arrêté en France, à Paris, en vertu d’un mandat d’arrêt européen et d’une demande d’extradition formulée par les autorités hongroises. Actuellement détenu à la prison de Fresnes, il fait partie d’un groupe d’une vingtaine de militants poursuivis par le gouvernement hongrois pour des faits ayant eu lieu lors d’un rassemblement antifasciste en février 2023 à Budapest. Accusés sans preuve, certains d’entre eux ont déjà fait l’objet d’arrestations et risquent jusqu’à 24 ans de prison ferme en Hongrie.

                Le système judiciaire hongrois est notoirement connu pour être un outil de répression politique aux mains du gouvernement d’extrême droite de Viktor Orban. Le Parlement européen exprime régulièrement dans ses observations et ses résolutions ses préoccupations en la matière et affirme dans son rapport 2024 sur l’Etat de droit que l’indépendance de la justice hongroise est de “moins en moins garantie” du fait notamment de “l’ingérence politique dans les activités des autorités chargées des poursuites et des procureurs individuels.”

L’exemple d’Ilaria Salis est parlant : poursuivie pour les mêmes motifs que Gino Abazaj, cette ressortissante italienne a été détenue dans les geôles hongroises dans des conditions indignes, au sein d’une cellule infestée de nuisibles, privée de contact avec ses proches et maintenue dans l’ignorance sur sa procédure judiciaire. Lors de son procès en janvier dernier, elle avait été présentée tenue en laisse, pieds et poings liés par des chaînes en fer, en violation flagrante des directives de l’Union européenne qui prévoient que les pays membres n’aient pas recours à des mesures de contrainte physique pendant une audience. Dans la Hongrie d’Orban, les conditions ne sont pas réunies pour que Gino Abazaj soit jugé de manière impartiale. L’Italie a d’ailleurs refusé en mars dernier l’extradition d’un des accusés au motif d’un “risque réel de traitement inhumain et dégradant” et de “violation des droits fondamentaux”, soulignant la disproportion de la peine requise à son encontre. Nous appelons la France à refuser l’extradition de Gino Abazaj afin de garantir le respect de son droit à un procès équitable, consacré par l’article 6 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Véritable entreprise de persécution politique, toutes les poursuites à son encontre doivent être abandonnées

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